Nommés au sein des délégations intérieures et extérieures de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), suivant les dispositions du décret n°003, lequel prévoyait la création des postes de délégués provinciaux, plusieurs gabonais nommés à ces postes sont depuis mars 2024 à la diète. Leurs salaires, censés leur être versés depuis leurs prises de fonction, restent en suspens, sous prétexte qu’il n’existerait pas de texte autorisant leur rémunération. Une situation qui doit interpeller les autorités.
Par S.O
C’est une véritable injustice que vivent les délégués provinciaux de l’ANBG en fonction des neuf provinces depuis un an déjà. Pour mémoire, c’est le 19 janvier 2024 que l’ANBG avait officiellement lancé le programme d’installation de délégations provinciales, l’objectif étant de se rapprocher des élèves et des étudiants de l’intérieur du pays pour sensibiliser et expliquer aux élèves les critères de bourse, recenser les besoins de la province en matière de bourse, etc… .
Plusieurs compatriotes avaient donc été affectés dans les neuf provinces pour remplir les missions de l’ANBG mentionnées plus haut. Malheureusement, depuis leurs prises de fonction depuis mars 2024, plusieurs d’entre eux n’ont jamais perçu un franc de leur dû, sous prétexte qu’il n’existerait pas de texte autorisant leur rémunération. Fait tout autant surprenant quand certains délégués, comme ceux de Franceville ou la Directrice de la coopération internationale, sont payés régulièrement depuis un an, alors que d’autres, qui exercent des fonctions similaires, n’ont perçu aucun salaire. Pourquoi deux poids deux mesures ?
« En Période pré-électorale, précisément à la veille de l’élection présidentielle, soit un an (le 20 mars 2024) après notre nomination en qualité de délégués provinciaux et extérieurs, zéro rémunération versée à quasiment l’ensemble des promus. Qu’en penser ?» s’interroge Japhet Aloïse Eyeang, un des délégués provinciaux précarisé.
Depuis un an, ces compatriotes abandonnés à eux-mêmes à l’intérieur du pays vivent une précarité inouïe. Nombreux sont ceux qui ont dû assumer des charges supplémentaires, tout en laissant leurs familles à Libreville, dans l’espoir d’une régularisation imminente. Les conditions de vie et de travail se sont considérablement détériorées, et ce, dans une indifférence flagrante des autorités compétentes.
Le simple fait d’évoquer l’absence de « texte » pour justifier la suspension des salaires depuis un an de ces compatriotes ne cache-t-il pas une guerre de pouvoir au sein de l’ANBG ? Comment comprendre que certains délégués soient rémunérés et d’autres pas ? A qui profite cette situation?