Le Gabon, pays doté d’un potentiel économique, est régulièrement secoué par des affaires de corruption et de détournement de fonds. Ces scandales, qui minent la confiance de la population et entravent le développement du pays, mettent en lumière la nécessité d’une politique de bonne gouvernance efficace.
Par Louis Paul MODOSS, Chroniqueur économique
Chiffres éloquents : Selon Transparency International, le Gabon se classe 147e sur 180 pays dans son Indice de Perception de la Corruption 2023. En 2022, les irrégularités financières liées à la gestion des fonds publics au Gabon ont atteint la somme considérable de 14 milliards de francs CFA. Cette information a été révélée lors de la cérémonie de présentation du rapport d’activités 2022 de l’Inspection générale des finances (IGF), qui s’est tenue le 14 juin 2023 à Libreville.
Ces irrégularités financières ont été constatées dans différents secteurs de la gestion des fonds publics, tels que les marchés publics, les dépenses de personnel, les subventions et les dotations. Elles ont été causées par des manquements de contrôle interne, des erreurs de gestion, des détournements de fonds et des actes de corruption. D’après les estimations de la Banque Mondiale, la corruption coûte chaque année au Gabon l’équivalent de 3,5 points de son produit intérieur brut (PIB).
Conséquences de la corruption : La corruption a des conséquences désastreuses pour le Gabon : Détournement des ressources :
L’argent public est détourné au profit de quelques individus, privant l’État de moyens pour investir dans les secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
Discrimination et inégalités :
La corruption favorise les réseaux d’influence et creuse les inégalités sociales. Frein au développement : La corruption nuit à l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers et freine la croissance économique.
Erosion de la confiance : La population perd confiance en ses institutions et en ses dirigeants, ce qui fragilise la démocratie. Recommandations pour une bonne gouvernance :
Pour lutter efficacement contre la corruption et promouvoir la bonne gouvernance, le Gabon doit agir sur plusieurs fronts :
Renforcer les institutions : Assurer l’indépendance de la justice, de la Cour des Comptes et des organes de contrôle. Doter ces institutions de moyens humains et financiers suffisants pour mener à bien leurs missions. Lutter contre l’impunité :
Traduire en justice les personnes impliquées dans des affaires de corruption, quelle que soient leur rang et leur position.
Promouvoir la transparence : Rendre publics les budgets de l’État et les contrats publics. Mettre en place des mécanismes de contrôle citoyen de l’action gouvernementale. Responsabiliser les acteurs : Adopter un code de conduite pour les élus et les fonctionnaires. Renforcer la formation et la sensibilisation à l’éthique et à la déontologie. Impliquer la société civile : Soutenir les organisations de la société civile qui luttent contre la corruption et promeuvent la bonne gouvernance. Encourager la participation citoyenne au contrôle de l’action publique.
La lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance sont des enjeux majeurs pour le Gabon. Il est impératif que les autorités prennent des mesures fortes et rapides pour mettre fin à ces fléaux qui entravent le développement du pays et minent la confiance de la population.