Nouvellement sortis des écoles, des médecins et autres professionnels de santé ne savent plus à quel saint se vouer. Ils déplorent leur affectation à l’intérieur du pays, dans des mauvaises conditions pour certains, et sans salaire pour d’autres.
S’achemine-t-on vers une grève des médecins et pharmaciens de la dernière cuvée de l’Université des sciences de la santé, dont certains ont été faits récemment fonctionnaires ? En tout cas, les nouvelles qui reviennent de ce milieu ne rassurent pas les usagers, surtout ceux de l’intérieur du pays. Et pour cause, plusieurs médecins et autres professionnels de santé pourraient déposer leurs blouses et bistouris, pour aller voir ailleurs, à défaut d’aller tourner les pouces à la maison. Raison, beaucoup d’entre eux déplorent les conditions de travail et de vie sur leurs lieux d’affectation.
En effet, dans le souci d’améliorer l’offre médicale dans les zones reculées du pays, le ministère de la Santé a décidé de déployer plusieurs médecins et autres professionnels de santé vers l’intérieur du pays. Si beaucoup sont actuellement en poste, par contre, ils regrettent déjà leur empressement sur les lieux.
Car, en plus de travailler dans de très mauvaises conditions, les logements et salaires font toujours défaut. Jusqu’à ce jour, bien que déjà fonctionnaires, plusieurs d’entre eux, ne perçoivent toujours pas leur salaire. « Moi qui parle, j’ai été affecté en qualité de médecin à Makokou, sans numéro de matricule jusqu’à présent, comme tous mes confrères d’ailleurs », déplore un médecin affecté dans le chef-lieu de la province de l’Ogooué Ivindo. « Entre temps, on nous demande d’être à nos postes, à l’intérieur du pays et dans les zones reculées pour la plupart, sans salaire ni logement. N’étant pas autochtones dans ces régions, comment alors nous prendre en charge, sachant que les besoins n’attendent pas ? » a ajouté notre interlocuteur.
Plongés dans cette situation depuis des mois et bien qu’ayant alerté leur hiérarchie sur leur situation, mais sans succès. Plusieurs médecins et autres professionnels de santé ont décidé de donner de la voix. Face à cette situation de précarité dont-ils sont plongés, ces derniers menacent d’abandonner leur poste si rien n’est fait dans les jours qui vont suivre.
Il faut dire que cette situation à une conséquence dans leur rendement. Travaillant dans une situation précaire, beaucoup sont démotivés et psychologiquement affectés. Ils déplorent le fait que l’Etat, leur employeur, les a laissés dans une situation de vulnérabilité.
Ils en appellent à une intervention urgente des autorités de la transition, dont celle du président Brice Clotaire Oligui Nguéma. Seul, selon eux, à trouver une solution définitive à leur situation.