Serait-ce la fin de l’impunité sur les malversations financières dans le pays ? Certains Gabonais commencent à y croire dure comme fer que c’est le cas. Au regard de nombreuses arrestations et suspensions de postes de plusieurs directeurs généraux des administrations publiques et les entités sous tutelles depuis un certain temps. Ces derniers qui par le passé étaient protégés par nombreux parapluie (ethnique, régionalistes, ésotériques et autres) commencent à s’inquiéter.
Par LMA
Depuis quelques semaines, ils sont nombreux ces directeurs généraux et affiliés qui sont passés à la trappe. Première victime de cette opération de salubrité publique au sommet de l’Etat, Jean Eric Raynard Ndama. Le 02 décembre dernier, celui qui était à la tête de la Poste Bank a été placé sous mandat de dépôt. Ce dernier serait tombé sous la coupe d’une inculpation pour une gestion opaque de la Poste SA et propagation des documents aux activistes. Dans son sillage, il a entrainé son directeur administratif et financier (DAF) ainsi que le comptable pour dénonciations d’un détournement présumé de près de plusieurs millions de FCFA par mois.
Le pire est survenu à Gab’Oil. Cette société commise à la gestion des ressources pétrolières du pays est passée dans l’art de défrayer chaque année la chronique judiciaire. Une semaine à peine après le scandale sur le décaissement d’une somme de 46 millions de FCFA, le ministre du Pétrole, Marcel Abéké, dans un communiqué laconique, a suspendu le président du Conseil d’administration (Landry Bongo), l’administrateur directeur général (François Owono Messie) et Denise Elmina Fanguinoveny, directrice financière.
Il en est de même à la CNAMGS où la PCA, Brigitte Anguillé et la DG, Audrey Christine Chambrier Voua ont été suspendues pour mauvaise gestion présumée. À noter que cette administration laisse sur le carreaux 130 malades qui devaient être évacués par la Cnamgs et plusieurs factures impayées auprès des pharmacies et autres prestataires.
La machine a également pris l’actuel secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation du transport ferroviaire (ARTF) qui serait soupçonné de malversations financières, contrats opaques, explosion de la masse salariale, disparition de véhicules…
Au regard de ces cas et vu la rapidité avec laquelle ces affaires sont traitées, il serait raisonnable de croire à un changement de paradigme dans la gestion des affaires dans la’pays.
A l’opposé de l’ancien régime qui procédait à des opérations ciblées contre certains dirigeants ou des personnalités qui ne n’étaient plus en odeur de sainteté avec le Palais, la gouvernance, sous la transition, s’inscrit dans la logique de condamner tous ceux qui s’avisent à faire main basse sur les finances publiques.