Sur orientation du ministère de l’Education Nationale, le système d’approche par compétence doit être introduit progressivement dans les classes du secondaire, notamment au premier cycle. Certains lycées et collèges ont commencé avec les classes de sixième et cinquième. Selon les initiateurs de la mise en place de cette méthode d’apprentissage, il s’agit de faire baisser l’échec scolaire.
Par Serge Bibang
Selon certains pédagogues, l’approche par compétence permet de passer d’une logique d’enseignement à une logique d’apprentissage. C’est l’élève qui est au centre de l’apprentissage. Par ailleurs, l’interdisciplinarité entre les matières est plus visible et plus dynamique. Dans ce processus, l’enseignant se doit d’être dans une approche plus participative avec ses collègues et ses élèves.
Cependant il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité de cette méthode quand on sait les difficultés structurelles de l’Education Nationale au Gabon. Tout d’abord, il y a le problème des effectifs pléthoriques dans les lycées et collèges. Peut-on appliquer l’approche par compétence quand on a des classes dont la moyenne se situe entre 5O et 7O élèves ?
Ensuite il y a le déficit criant de professeurs dans les établissements, notamment en mathématiques, sciences physiques et SVT. Comment pourrait marcher cette approche dynamique avec une telle situation ?
Ne faut-il pas régler d’abord ces problèmes structurels avant de vouloir à tout prix adopter, appliquer cette approche pédagogique.
N’oublions pas que l’approche par compétence a été expérimentée dans d’autres pays africains francophones. Cela a été abandonné, faute d’un déficit de matériel didactique adapté. On ne parle plus seulement de livres, mais de cartable numérique par exemple…