L’appareil judiciaire est enlisé dans une crise sociale qui perdure. Pour preuve, le lundi 13 janvier 2025, les magistrats réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), ont décidé de la levée de la suspension de leur grève générale illimitée entamée le 12 décembre 2022 assorti d’un service minimum jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.
Par Sylvain Obame
Pour mémoire, c’est en décembre 2022 que les magistrats du Gabon entamaient un bras de fer avec le gouvernement. Une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire pour dénoncer les conditions de travail précaire et le manque d’indépendance de la justice gabonaise avait été entamée.
Malheureusement, jusqu’alors les revendications des hommes de loi sont restées lettre morte auprès des autorités. Ils ont donc décidé de monter au créneau une fois de plus pour dénoncer le manque de considération dont ils sont victimes et surtout du fait du mutisme des autorités de la Transition.
Parmi les revendications des magistrats, figurent entre autres ; la promulgation effective du statut des magistrats et la prise des mesures réglementaires nécessaires pour l’application des dispositions relatives à leurs rémunérations et avantages.
En colères, les magistrats pointent un doigt accusateur sur le ministre de la J, garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout. Lequel, selon le Synamag, brille vraisemblablement par un silence. Une attitude qui démontre que le garde des Sceaux peu soucieux des revendications des magistrats.
Le Synamag par la voix de son président Landry Abaga Essono a exprimé son ras-le-bol face à l’attitude des autorités. « Nous avons été tolérants, patriotes et plus que patients, mais le mépris affiché par le gouvernement ne laisse plus de place à l’attente » a-t-il martelé.
C’est en réponse à l’indifférence des autorités que les magistrats ont donc décidé de lever la suspension de la grève qu’ils comptent toutefois maintenir en instaurant un service minimum.
Après la récente sortie des greffiers, qui entamaient hier lundi, un mouvement de grève illimité, la montée au créneau des magistrats traduit d’une crise plus que profonde au sein de l’appareil judiciaire gabonais.