Au soir du 30 août 2023, un vent nouveau semblait souffler au Gabon. Les espoirs des Gabonais longtemps marginalisés renaissaient avec l’arrivée des militaires au pouvoir qui s’étaient donnés pour mission de restaurer la dignité de ce peuple. Malheureusement, les ex employés de Gabon Oil Company (GOC) depuis la dissolution en 2020 des filiales dans lesquelles ils exerçaient ne voient pas leur dignité être restaurée. Malmenés entre fausses promesses et instructions présidentielles sans suite, les anciens employés de la GOC tirent le diable par la queue. Ces ‘’laisser pour compte’’ crient désespérément à l’aide.
Par Sylvain Obame
Pour mémoire, le 14 août 2020, les filiales de la GOC avaient été dissoutes en Conseil de ministre entraînant ainsi, le licenciement de leurs agents. C’est une soixantaine d’employé issue de Gabon Oil Marketing (GOM), Gabon Oil Logistique & Services (GLS) et Gabon Engineering & Construction (GEC) qui avaient été licenciés pour des raisons d’ordre économique.
Ce sont de nombreux anciens agents qui ont autrefois fait les beaux jours de Gabon Oil Company, Jouant un rôle clé dans les opérations de l’entreprise qui se retrouvent aujourd’hui abandonnés, clochardisés, confrontés à des conditions de vie plus que difficile. « Nous réalisions 365 milliards de chiffre d’affaires par an » affirme la cohorte des anciens employés.
Ils réclament depuis quatre longues années le paiement d’un plan social estimé à 2,5 milliards de francs CFA. Une situation que déplore, le porte parole des anciens employés, Cédric Bourobou Nzaou, « depuis quatre ans, nous écrivons, relançons, frappons à toutes les portes, sans succès. C’est comme si nous n’existions pas».
Malgré des rencontres avec les autorités, et des très hautes instructions données pour trouver une solution au problème de ces anciens employés de la GOC, aucune suite favorable n’a été observée. Les démarches entreprises par la soixantaine d’ancien employé sont restées infructueuses.
En 2023 par exemple, les ex employés de la GOC avaient eu une réunion avec Arnaud Calixte Ngandji-Alandji, conseiller spécial du président de la transition. Mais celle-ci est restée jusqu’à lors sans suite. « Lors de cette rencontre, il a rappelé que de très hautes instructions avaient été données pour résoudre notre problème. Pourtant, rien ne bouge. Nous ignorons à quel niveau se trouve le blocage, mais ce silence est insupportable ».
Outre les promesses non tenues par les autorités, ce qui attise encore plus la colère des anciens employés de la GOC, c’est le sort réservé aux cadres dirigeants qui est de très loin mieux que le leur. « Les directeurs généraux de ces entités ont été réintégrés à la GOC, avec des promotions, des primes et des privilèges. Pendant ce temps, nous, les plus vulnérables, sommes laissés pour compte» fait remarquer le porte-parole du collectif.
Le leitmotiv des autorités de la Transition depuis leur arrivée au pouvoir demeure la restauration de la dignité des gabonais. N’est-ce ce pas là un simple slogan politique au regard de nombreux problèmes sociaux non résolus à l’instar de celui des ex employés de la GOC ?
Comme l’a conclu Cédric Bourobou Nzaou, « Cette situation n’augure rien de bon. Il est impératif de régler ce problème avant la fin de la transition pour restaurer la confiance et préserver l’image du pays »
