La tension est montée d’un cran, le samedi 24 novembre dernier, dans la zone de Malibé 2. La cause ? Les populations riveraines impactées par le projet de la voie de contournement du Grand Libreville s’offusquent de la descente d’un « émissaire du CTRI » accompagné de matériels lourds. Lesquels ont commencé à procéder à la destruction de leurs plantations. Ce, à l’absence d’évaluation foncière préalable.
Par LMA
Pourtant, en début octobre 2024, le gouverneur de la province de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba avait annoncé l’ouverture de la phase de recensement. Laquelle phase devait aboutir à une évaluation puis à des indemnisations dues aux habitants de cette zone. Les habitants ne comprennent donc pas qu’au moment où ils attendent les agents recenseurs, des prétendus émissaires du CTRI en viennent à bouleverser le processus en procédant à la destruction des biens.
La levée de boucliers des habitants a conduit à l’arrêt de cette opération menée par un ressortissant Libanais. Les habitants regroupés au sein du Collectif des résidents d’Itambi Yoko (CRY) se sont mobilisés pour obtenir des garanties sur la prise en compte de leurs droits dans la mise en œuvre de cet important projet de voie de contournement.
Dans une lettre envoyée au Premier ministre, Raymond Ndong Sima, les habitants avaient fait valoir les fondements historiques et juridiques de leurs droits fonciers. « La ZUV d’Itambi Yoko, créée en 2018 avec l’aval des autorités locales, représente 1/15e de l’Arboretum Raponda Walker et des marquages en bois en attestent toujours », expliquent-ils. Non sans relever que « certains membres de notre collectif habitent cette forêt bien avant son classement en ARW en 2021 ».
Si les populations affirment ne pas s’opposer au projet de construction de la voie de contournement du Grand Libreville, elles appellent, cependant, à la préservation de leur patrimoine et à la prise en compte de leurs intérêts.
« Nous demandons que la ZUV soit préservée, afin de continuer nos activités ou d’être inclus dans le nouveau lotissement », soulignent-elles.
Ce fut le même cas dans la zone de la construction du nouvel aéroport à Andeme où les habitants sont également montés au créneau pour stopper l’avancement des travaux. Ces derniers fustigent le fait que les travaux aient démarré sans qu’elles ne rentrent en possession de leurs indemnisations. Situation qui a vu la ministre de la Communication et fille du Canton d’arrêter momentanément sa campagne référendaire pour se dépêcher sur les lieux, afin de calmer les esprits qui s’échauffaient déjà.
De tels dysfonctionnements ne doivent plus être de mise alors qu’une commission spéciale a été mise en place et dirigée par le gouverneur de la province de l’Estuaire. Des tournées explicatives doivent d’imposer pour apaiser la tension des populations qui veulent bien le développement de leurs contrées, mais en contrepartie des dédommagements.