Plus de trois mois déjà que les agents de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) tirent le diable par la queue. Privés de salaires depuis des mois, les employés de l’ANPI vivent une situation précaire qui prend une autre dimension avec le décès d’un de leur collègue. Une situation qui met au grand jour la précarité grandissante dans laquelle vivent désormais les agents de l’ANPI. Des questions se posent dès lors sur la gestion de cette institution parapublique.
Par Sylvain Obame
La situation que vivent les agents de l’ANPI depuis un peu plus de 3 mois est alarmante. L’absence des salaires prolongée a eu raison d’un cadre supérieur de l’agence, décédé à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). C’est ce que témoigne sous l’anonymat, un employé affirmant que ce décès tragique serait directement lié au stress engendré par les difficultés financières auxquelles faisait face leur collègue.
Les retards de paiement des salaires que subissent les agents de l’ANPI affectent considérablement leur vie au quotidien. « Depuis trois mois, nous travaillons sans être payés, mais nos charges ne disparaissent pas pour autant » confie un agent très remonté. Ce sont des pères et des mères de familles qui voient leur intégrité morale et physique affectée au plus haut point», s’est indigné un autre agent.
Cette longue traversée du désert des employés de l’ANPI témoigne d’un problème profond de gouvernance. Une institution aussi stratégique pour la bonne santé économique du pays ne peut être confrontée à une situation aussi lamentable. Un agent administratif s’interroge d’ailleurs: « Comment une institution de cette envergure peut-elle accumuler trois mois d’arriérés de salaires ? Où est passé le budget alloué ? ».
La clochardisation des employés de l’ANPI semble ne pas attirer l’attenyion des autorités. Les agents y voient d’ailleurs un poids deux mesures dans la gouvernance des institutions parapubliques. Pour eux, certaines entités sont privilégiées au détriment d’autres. « Pourquoi certaines structures comme les Douanes ou les Impôts reçoivent-elles des avantages comme le 13e mois, tandis que nous, à l’ANPI-Gabon, peinons à percevoir nos salaires de base ? » s’interroge aussi un cadre de l’Anpi.
La situation mortifère que traversent les agents de l’ANPI amplifiée avec le décès d’un de leur collègue doit interpeller les plus hautes autorités sur le problème de gouvernance qui gangrène les institutions parapubliques. Une solution doit être trouvée au plus vite au risque d’enregistrer un autre drame.