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Grogne des chômeurs : Ras-le-bol face aux promesses non tenues

C’est à la belle étoile qu’Axel Junior et ses frères de lutte ont passé la nuit devant « La maison du peuple ». Dès la matinée du 23 décembre 2024, des centaines de chômeurs gabonais ont pris d’assaut la devanture de l’Assemblée nationale sous un soleil accablant. On pouvait lire sur les pancartes brandis « Le chômage est le principal problème de notre pays. Pas d’essor vers la félicité dans le chômage massif des jeunes ». Cette énième sortie de la coalition des mouvements de lutte contre le chômage témoigne du  ras-le-bol d’une jeunesse fatiguée des promesses non tenues par les autorités de la Transition.

Sylvain Obame

Pour mémoire, aux premières heures de la Transition, le général de Brigade Oligui Nguema avait demandé aux jeunes en quête d’emploi de déposer leurs dossiers au sein des  directions centrales de ressources humaines (DCRH) des différents ministères, une lueur d’espoir venait de naître dans les cœurs de milliers de gabonais après un gèle de recrutement à la Fonction publique depuis 2018. Cependant,  après plus d’un an que les jeunes ont battu le bitume, leur intégration à la Fonction publique demeure renvoyée aux calendres Grecques. Une situation qui a créé à nouveau le désespoir dans le cœur de ces jeunes demandeurs d’emploi.

En Août dernier, le Président de la Transition annonçait à nouveau en grande pompe la création de 1500 postes budgétaires et 2000 emplois dans les stations services, accompagnée de mesures pour encourager l’entrepreneuriat. Une annonce accueillie à nouveau comme une bouffée d’air frais par les chercheurs d’emploi. Sauf que quatre mois plus tard, la désillusion se lit sur le visage de ces jeunes qui ne demandent qu’à avoir un emploi décent. Aucune des annonces n’a été matérialisée, parallèlement, le climat social est de plus en plus asphyxiant. « Ces postes budgétaires ? Une illusion. Ces emplois dans les stations-service ? Un mirage. Pendant que nous souffrons, leurs enfants, eux, trouvent des postes sans délai. Nous en avons assez. Assez des discours, assez de l’hypocrisie », a déclaré sans langue de bois Axel Junior, porté parole du mouvement.

Pour exprimer leur ras-le-bol face à des promesses non tenues par les politiques, amplifiées par les recrutements massif actuellement en cours dans les Forces de défense et de sécurité (FDS) , les chômeurs et leurs leaders ont décidé de dormir à la belle étoile devant le portail de l’Assemblée nationale, sensée porter haut leurs revendications. Une Assemblée nationale visiblement muette et  impuissante.

Le silence des députés face à une situation aussi alarmante à l’origine d’une véritable fracture sociale traduit de soit d’une complicité soit d’une impuissance de ceux qui sont censés garantir la mise en œuvre des engagements gouvernementaux. A en croire les propos de l’honorable député Lionel Engonga  lors de son intervention devant les manifestants, la ‘ maison du peuple’ censée s’assurer de l’effectivité des engagements pris par le gouvernement n’est qu’une chambre d’enregistrement des promesses sans lendemain. « Le travail est un droit, mais je n’ai pas le pouvoir de décider. Je peux poser la question à ceux qui en ont la charge » a avoué Lionel Engonga, député de la Transition.

La coalition des chômeurs a donc décidé de dormir à la belle étoile, en proie à l’insécurité et aux intempéries afin de d’exprimer un ras –le-bol de promesses non tenues par les autorités de la Transition.  C’est plus qu’une mobilisation mais un véritable avertissement que les autorités gabonaises devraient prendre véritablement au sérieux afin d’éteindre une révolte qui couve. « Si personne ne nous écoute, nous prendrons nos responsabilités. Ce pays appartient à tous, pas à une poignée de privilégiés», a averti Axel Junior sans détour. Aux autorités de la Transition de prendre leurs dispositions : Agir ou subir.

 

 

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