Au lendemain de l’élection référendaire du 16 novembre dernier, une nouvelle donne politique semble se dessiner au regard de l’échec des appels de certains leaders à voter pour le non.
Par Jean Yves Ntoutoume
À quelques 14 mois de la tenue de la présidentielle de 2023, l’aura de celui qui représentait la plateforme « Alternance 2023 » qui commençait déjà à s’effilocher depuis ses prises de positions post coup d’État du 30 août 2023, a véritablement sombré. En effet, en appelant à voter un Non massif à la consultation référendaire, le Pr Albert Ondo Ossa a certainement grillé sa dernière carte politique. C’est dire si le peuple qui l’a adoubé en 2023 sait pertinemment que sans le soutien de Raymond Ndong Sima, Pr Barro Chambrier, Paulette Missambo, François Ndong Obiang et d’autres personnalités d’alternance 2023, le Pr d’économie ne serait certainement pas la figure de proue de ce scrutin.
Eternel candidat à la présidentielle depuis 1993, Pierre Clavier Manga Moussavou, le président du parti social démocrate qui ‘a également prôné le Non, a certainement joué sa dernière pièce politique. Avec la nouvelle constitution qui impose l’âge limite à 70 ans, pour être candidat à la présidentielle, il n’aura plus la possibilité de se représenter à la présidentielle comme avant.
Dernier premier ministre, chef du gouvernement d’Ali Bongo Ondimba, Alain Claude Billie-Bi-Nze et sa plateforme « Ensemble pour le Gabon » viennent d’apprendre à leurs dépens que l’opposition n’est plus aussi poreuse qu’elle l’était sous le régime Bongo-PDG où il suffisait de prononcer quelques incantations à l’encontre de l’ancien régime pour se faire une place au soleil. Désormais, il faut désormais faire travailler les méninges pour convaincre.
Au niveau de la société civile, le plébiscite du projet de la nouvelle constitution, vient de mettre en déroute la centrale syndicale Dynamique Unitaire très en verve sous le régime déchu. Signe des temps.
Il faut dire qu’après l’avènement du Comité pour la transition et restauration des institutions, plusieurs hommes publics n’ont toujours pas changé de logiciel socio-politique, en termes d’éléments d’éléments de langage. Certains argumentent encore comme avant le 30 août 2023. En fait, le débat public résonne encore comme si rien ne s’était passé ce 30 août là. Mais il est évident que si les animateurs du débat public ne s’adaptent pas au nouvel environnement socio-politique, le risque est fort qu’ils ratent le train de l’histoire du Gabon.