91, 80% pour le « OUI », c’est le résultat craché par les urnes du référendum du 16 novembre 2024 au Gabon sur le projet de la nouvelle constitution du Gabon que beaucoup attribuent à Brice Clotaire Oligui Nguema et les militaires du CTRI.
Par Jean Hilaire Biteghe
Avec un taux de participation de 53,54%, selon le ministère de l’Intérieur, organisateur officiel de ladite élection, les Gabonais ont exprimé de manière diverses leur adhésion à cette élection que les nouvelles autorités de Libreville ont bien voulu mettre en bonne place dans la charte qu’elles ont mise à la connaissance du peuple gabonais au lendemain de leur prise de pouvoir. Jamais aucune consultation électorale et plus encore référendaire n’a connu une telle adoption du peuple en référence des scores proclamés par le ministre de l’intérieur désormais, ministre des élections.
Des résultats allant de 83,72% à 98,25% pour le « OUI’ au Gabon, avec des 100% à ne plus en finir dans certains bureaux des provinces du pays, n’ont véritablement pas été contestés par des partisans du « NON » qui plutôt pointent du doigt, l’inégalité de traitement dans l’assistance de l’État relative à l’aide au financement des campagnes.
Les acteurs du « NON », payent-ils là une campagne trop intellectuelle donc inaudible auprès des populations et quelques fois aussi les contradictions fréquentatoires et comportementales tout au long de la campagne électorale pour le troisième référendum au Gabon ?
En effet, les électeurs gabonais ont eu beaucoup de mal à comprendre le OUI et le NON en même temps du parti politique » Réagir », la mollesse des propos du leader incontesté et incontestable du parti politique M.E.S.P , Victor Moang Mbading lors de son dernier grand passage sur le plateau de la télévision nationale pour convaincre l’électorat, quelques heures seulement avant le scrutin, le charismatique opposant politique, souvent connu par ses positions très tranchées et ses arguments massues pour défendre ses positions, a laissé penser que quelque chose avait bougé en lui après l’audience collective que le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema a accordée aux partisans du NON au palais de la présidence de la République, quelques heures plus tôt. Tout comme, le tête à tête entre toujours Oligui Nguema et Pierre Claver Maganga Moussavou, au domicile de ce dernier à Mouila, lors du dernier déplacement du patron du CTRI dans la province de la Ngounié.
Tout ceci a crédibilisé en quelque sorte, la victoire du camp du OUI, d’où le taux d’abstention, qui pourrait être plus élevé que ce qui est présenté, qui n’était autre que le ras le bol de ce peuple qui a, à cet instant, pensé que la farandole politique ne s’était pas arrêtée. Abstention qui a sûrement aidée le OUI a prendre aisément le large. Ces mêmes partisans qui ont même accepté d’aller à ce référendum sans véritablement s’assurer de l’impartialité des différents scrutateurs dans les bureaux de vote et comme rien n’a été constaté ou dénoncé pendant le déroulement des opérations de ce vote alors, tout le monde a circulé car il n’y avait rien à voir.
Pour la trentaine d’organisations d’observateurs de ces élections, tout était calme et apaisé et cette nouvelle étape est ponctuée d’avancées pour le peuple.
Le référendum de la transition au Gabon a pris fin avec une célérité notable sur la mise, sur la place publique, des résultats du scrutin, une grande première qui oblige désormais l’organisateur des élections au Gabon à ne plus faire autrement, car il a été prouvé que cela était possible.
Dans tous les cas, les partisans du OUI doivent cependant avoir le triomphe mesuré, car la psychologie du peuple qui se dégage au sortir de ce scrutin fait agir plusieurs inconnus. Les résultats de France, l’abstention et cette page du référendum qui semble trop rapidement tournée, devraient interpeller la classe politique dirigeante car, on ne traverse pas le fleuve en tournant le dos à la rive.