Depuis la dernière sortie de cette formation dont le fondateur n’est autre que Raymond Ndong Sima, jusqu’à ce jour, aucune ligne en rapport avec le référendum n’a été partagée à la base. La direction du parti a-t-elle laissé les militants faire leur choix en toute liberté ? C’est la question qui taraude les esprits de bon nombre de militants de cette formation politique.
Contrairement à l’Union nationale, ou encore au Rassemblement pour la patrie et modernité, qui ont donné leur position sur le futur référendum, l’Alliance patriotique, malgré un évènement grandeur nature organisé à Libreville, le 3 novembre dernier, aucune ligne n’a été partagée aux militants en rapport à la future Loi fondamentale. Du coup, depuis le lancement de la campagne, la base dubitative est abandonnée à elle-même. Son président fondateur, pourtant coordonnateur général de la campagne du oui dans tout le pays, n’a pas donné de ligne à suivre pour sa formation politique, encore moins l’actuel président en exercice Emmanuel Edou Eyene.
Faut-il croire le directoire du parti a laissé les militants faire leur choix en toute liberté et en toute responsabilité ? En tout cas, Davy Oke, délégué général adjoint du 6eme arrondissement, dans une note parvenue à notre rédaction, s’offusque du comportement peu orthodoxe de la direction du parti. « Les autres sont déjà en campagne pour le oui ou pour le non avec les moyens qui vont avec, nous sommes toujours là à spéculer dans un vide profond » écrit-il dans sa correspondance adressée aux digérants du parti. !!
Pour ce militant, « ce flou et cette communication bancale entravent chaque jour un peu plus notre crédibilité, notre unité, et notre projet ! Ce que je vois, c’est un enchaînement d’erreurs, d’ambiguïtés, et surtout, un manque de stratégie et de cohérence qui nous fait du tort ».
« Pourquoi le discours change-t-il en fonction de l’interlocuteur ? Pourquoi les lignes directrices semblent-elles se contredire d’une semaine à l’autre ? Est-ce qu’on se rend compte de l’image désastreuse que cela envoie à notre base militante et, plus encore, aux citoyens ? Comment espérer être pris au sérieux si nos propres représentants semblent parfois incapables de se mettre d’accord sur des messages clairs ? »
Alors que cette formation politique dit prôner la transparence et une proximité avec le peuple, Davy Oke, dit voir le contraire. Oui au référendum ! Quand on annonce une décision, nous l’apprenons par la presse. Et à chaque démenti ou volte-face, c’est la confusion totale : pas un mot de la direction pour expliquer. Finalement, les réseaux sociaux s’enflamment, les journalistes en profitent, et les citoyens en concluent que nous ne savons pas où nous allons ».
A deux jours du vote sur la future Loi fondamentale, les militants attendent toujours la position officielle du parti de l’Alliance patriotique.