A l’initiative de Jean François Ntoutoume Emane, ancien premier ministre, ancien maire de la commune de Libreville et ancien haut commis de l’Etat, une rencontre des fangs du Gabon s’est tenue le 02 novembre à Libreville, précisément a sa résidence de Tahiti. L’objectif de cette rencontre de grande portée: se réapproprier l’identité culturelle de cette ethnie en perte de vitesse dans le pays. Si l’occasion a permis également de jeter un regard sur la transition actuelle, l’une des recommandations de cette rencontre a été la création d’une grande association des Ekang du Gabon.
Jusqu’ici au Gabon, seule la rencontre initiée à Mitzic baptisée l’unifang , dans le département de l’Okano province du Woleu Ntem, il y a plusieurs décennies, avait réuni la communauté fang du Gabon. En dehors de cette rencontre, aucune autre n’avait eu lieu dans le pays.
Le 02 novembre dernier à Libreville, les membres de la communauté fang du Gabon s’étaient donné rendez-vous à Libreville. Initiée par Jean François Ntoutoume Emane, ancien premier ministre, ancien maire de la commune de Libreville, cette initiative, qui sonne comme un retour aux ressources, vise un seul objectif: se réapproprier l’identité culturelle de cette ethnie en perte de vitesse. Et, surtout, léguer un héritage digne de ce nom aux générations futures en manque de repères aujourd’hui.
Ainsi, des anciens premiers ministres, anciens ministres, ministres en fonctions, parlementaires, cadres de l’administration et même des chômeurs étaient réunis pour parler de ce qu’ils ont en commun: la langue fang.
De Paul Mba Abessole, en passant par Laurence Ndong, Assongone Obame, Emmanuel Ondo Methogo, Charles Mba, Pierre Claver Mvele et bien d’autres se sont succédé au pupitre. Chacun s’est exprimé en langue fang, sur des valeurs de cette communauté, dont certains us et coutumes sont actuellement en voie de disparition.
Initiateur de cette rencontre, pour Jean François Ntoutoume Emane, dernier orateur, il est important que les membres de cette communauté mettent fin à la division qui ont longtemps régné en son sein. « Notre grand nombre doit être un facteur de force politique et non un facteur d’émiettement ». Et pour cela, selon ce haut commis de l’Etat, il est important que cette communauté fonctionne sans un cadre de concertation. « Il est vrai que notre communauté n’a jamais eu de roi, mais pour autant, nous ne pouvons fonctionner dans le désordre ».
L’autre aspect abordé par Jean François Ntoutoume, est le respect des aînés. Une autre valeur qui a disparu. « Celui qui respecte les aînés reçoit des bénédictions. C’est pourquoi les jeunes doivent respecter les aînées et les vieux doivent protéger les plus jeunes ».
Une association des Ekang du Gabon
Au sortir de cette rencontre de plus de six heures de temps, il a été proposé la création d’une grande association des Ekang du Gabon. Cette plateforme, a souligné Jean François Ntoutoume Emane, abordera plusieurs aspects de la vie du pays. Mais surtout, les questions culturelles de cette communauté. « Il y a des personnes qui sont au crépuscule de leur vie, il doit y avoir des conférences sur les origines des fangs et sur la culture fang. Mais également l’apprentissage de la langue fang au plus jeunes ».
Pour l’aboutissement de ce projet, des personnalités ont été désignées pour piloter ce projet de grande envergure. Ces personnalités ont deux semaines pour aboutir à la mise en place des statuts et autres règlements intérieurs de cette association, avant sa sortie officielle.
Au Gabon, les fangs sont répartis dans cinq provinces du pays sur neuf, à savoir ; l’Estuaire, le Moyen Ogooué, l’Ogooué Ivindo, l’Ogooué maritime et le Woleu Ntem.