Pyramid Medias Gabon

Justice : Vers un nouveau souffle ?

La récente rentrée judiciaire 2024-2025 marquera probablement les esprits de nombreux gabonais de par la tonalité du discours prononcé par la première Présidente de la Cour de cassation Juliette Nzamba Massounga, épouse Tchikaya, empreint d’une forte tonalité morale.

Par Serge Bibang

En effet, dans ses propos, la magistrate a dénoncé la corruption qui existe dans le milieu judiciaire, sans pour autant faire un procès à ses collègues.  Ses paroles ne sont pas tombées dans un formalisme évitant les réels problèmes qui minent la justice gabonaise. « La lutte contre ce phénomène est sans doute le défi le plus pressant qui se pose à nos administrations. Ce fléau sape l’État de droit et le respect des droits humains. Il contribue à aggraver les inégalités, la pauvreté et affecte négativement les valeurs morales d’une société. Il détruit l’intégrité, l’éthique et compromet le fonctionnement optimal de l’État, pilier essentiel de toute société démocratique« , a souligné le premier président de la Cour de cassation.

Non sans évoquer la problématique de la corruption dans le milieu judiciaire et des dommages qu’elle cause. « Oui, il y a des dérives, des comportements déviants dans le milieu judiciaire comme il y en a dans d’autres administrations. Il ne s’agit pas de nous dédouaner ou de relativiser le phénomène, encore moins de nous ranger derrière la fatalité de ce fléau. La corruption est un vice contre lequel nous devons absolument lutter, c’est pourquoi nous plaçons encore cette année sous le sceau de la lutte contre ce phénomène« , a-t-elle lancé.

Les tares de la justice gabonaise sont avant tout l’émanation du clientélisme politique, de la collusion entre le privé et le public et des conflits d’intérêts qui ont longtemps jalonné l’ancien régime. La justice n’a pas été épargnée par l’arbitraire, le « je m’enfoutisme » et la corruption.

Alexis De Tocqueville estime que « la force morale d’une république réside dans la force des tribunaux. » Sans une justice impartiale, point d’Etat de droit. Cela a été rappelé par la première présidente de la Cour de cassation. A l’heure où le Gabon est engagé dans une Transition qui doit déboucher sur une nouvelle République, il n’est pas mauvais de rappeler l’essentialité d’une justice équitable.

Une autopsie du corps judiciaire est nécessaire pour ramener de la sérénité dans les tribunaux. Avec les récentes nominations et affectations dans l’ensemble du pays, peut-on espérer une justice plus reluisante, dépouillée des tares de la corruption et du clientélisme ?

Le fonctionnement de la justice au Gabon se traduit par des gardes à vue abusives, des détentions provisoires permanentes, des renvois de procès à n’en plus finir … etc.

La restauration des institutions devrait aussi passer par une réforme de la justice en profondeur.

 

 

 

author

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *