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Analyse : Le Gabon et son hospitalité, gabonais autrement

Le Gabon a connu des fortunes diverses avec les ressortissants d’autres pays, installés pour certains depuis bien longtemps et pour d’autres, en fait la majorité, plus récemment. Les sociologues ont voulu expliquer cela par un choc de cultures et de coutumes et les anthropologues ont plutôt opté pour une différence d’expériences civilisationnelles entraînant un genre de greffe imprenable des cultures et us d’ailleurs sur le foncièrement ancré du territoire qui, en toute circonstance, est le terroir qui reçoit avec les siens.

Par Jean Hilaire Biteghe

Toutes ces confusions, au lieu d’engendrer une intégration, peut-être pas parfaite mais acceptable et encore moins une assimilation qui s’avérera presque impossible pour le plus grand nombre, il y eu des exceptions qui sont venues confirmer la règle.

  Toutes ces communautés venues d’ailleurs après les indépendances peuvent être catégorisées en cinq grands groupes.

 

Jean Hilaires Biteghe Obame , journaliste d’investigations, ©D.R

1) celle de juste après les indépendances qui a beaucoup plus apporté sa force de travail et d’expertise, cette catégorie a expérimenté l’assimilation au-delà de l’intégration et est sainement restée attachée au pays d’accueil. Les membres de cette catégorie s’y sont installés sans calcul et ont créé des centres de vie et de familles, ils se disaient de telle origine et de nationalité gabonaise.

 2) il y a ceux qui sont venus pour le rêve gabonais et la recherche d’épanouissement matériel. Ils ont érigé l’opportunisme grossier en religion et transformer le pays d’accueil en vache laitière. Ils avaient un respect affiché certes, pour les nationaux, mais c’était pour mieux les pénétrer sans grandes violences. Leurs avoirs ont été investis à presque égalité entre leurs pays d’opportunités et leurs pays de cœur au début de leurs récoltes et s’est uniquement focalisée du côté où étaient leurs cœurs grâce à la permissivité, voire complicité des locaux décideurs.

 3 ) il existe aussi cette catégorie que l’on compare aux abeilles qui vont de jardin en jardin butiner pour ensuite aller  nourrir la reine ( leurs pays respectifs) et fabriquer du miel dans leurs propres ruches, quitte à faire faner les fleurs visitées.

4) Et enfin arriva la catégorie de tous les excès, irrévérencieuse, manipulatrice, sans foi ni loi, audacieuse à la limite du suicidaire. Des véritables aventuriers dans le sens le plus péjoratif qui soit, prêts à tout pour arriver à leurs désirs, même si pour cela, il faut avilir sa propre communauté de cet espace étranger.

 Voici la catégorie qui a exacerbé le peuple gabonais qui, ne pouvant plus accepter ce franchissement allègre du rubicond, ont détourné de leurs regards de l’étranger et malheureusement parmi lesquels des moins galeux, surtout quand certains apparaissent comme ceux qui ont su tirer leur épingle du jeu de la roue de la fortune. Évidemment qu’une fortune qui semble tomber du ciel est toujours sujet à spéculation et questionnements et bien nombreux n’y échappent pas. Mais comme l’observation des actes, mouvements et gesticulations de ces gabonais et gabonaises venus d’ailleurs nous enseigne, n’importe quel observateur lucide et impartial devrait faire aujourd’hui le point entre ceux qui ne se sont jamais considérés comme gabonais dans leurs for-intérieur et les autres qui ont presque sainement profité des opportunités que leur offraient leurs pays de choix même sans avoir renoncé à leurs pays de naissance ou de destiné.

L’homme d’affaires Seydou Kan présent au Gabon depuis plus de 20 ans ©DR,

Depuis les évènements du 30 août 2023, entre autres changements immédiatement réclamés par le peuple, le passage au vitriol des biens et richesses ostentatoires des populations venues d’ailleurs qui ont passé leur temps à narguer et maltraiter les gabonais. Tout à coup, il a été vu plusieurs de ces derniers, rentrer dans la clandestinité, d’autres vendre ou cacher les biens, si ce n’est trouver des prête-noms, sans parler de ceux-là qui ont simplement quitté le Gabon dans le noir et par des voies détournées. Voilà encore un effet positif de l’arrivée des militaires au pouvoir.

Rares sont des profils comme celui d’ un certain Seydou Kane, cet homme d’affaires gabono-malien comme beaucoup d’autres, arrivé au Gabon, il y’a plus d’une vingtaine d’années par voies légales, m’aurait confirmer un officier de police nationale retraité de la direction générale de l’émigration, ce natif de Kaye qui a essuyé tous genres de quolibets, de qualificatifs pas gentils, et de regards soupçonneux, pointant du doigt ses avoirs, ses investissements au Gabon et au Mali et sa supposée très grande proximité, comme bien d’autres hommes d’affaires africains, asiatiques européens et américains pouvaient l’être, avec le pouvoir déchu. Monsieur Kane, peut-être sans en prendre conscience, a démontré tout le contraire que l’on pouvait penser de lui, la rue, les habitués des salons feutrés de l’ancien régime, la presse nationale et internationale, moi-même faisant partie, n’avaient pas misé cher sur l’attitude présente de cet africain qui sait ce que son deuxième pays lui a apporté. Ce dernier a sûrement des choses à se reprocher dans sa vie d’homme d’affaires et d’homme tout court, a décidé apparemment de ne pas abandonner le Gabon dans des moments indécis (élection présidentielle) et glissant (l’avènement des militaires).

En effet, quand beaucoup de binationaux ont abandonné le Gabon dont le ciel était couvert de gros nuages qui n’annonçaient pas la sérénité, lui, a décidé de rester à son chevet avec cette cerise sur le gâteau à savoir: travailler avec le CTRI dans la réalisation de tous ses premiers chantiers dans tout le Gabon, quel que soit le pourquoi et le comment de cette convergence de vues. Le Gabon se réveille et tout le monde souhaite que ce réveil soit doux et joyeux et cela ne serait possible que si, à chaque étape de notre reconstruction, le peuple et nous les journalistes sachions distinguer le bon grain de l’ivraie. Je me devais personnellement d’assainir mon esprit de journaliste indocile et non manipulable. Pour nos jeunes Etats, l’immigration est une chance à condition qu’elle soit bien encadrée et que chacun soit à sa place.

Journaliste d’investigations, lauréats international, dunkerque, bull international URTI

Contact; 066 12 14 02

 

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