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Agasa : Des mesures sans suite !

Depuis le début du mois d’août dernier, l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (AGASA) veut redorer le blason de cette institution sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Longtemps décriée pour le laxisme observé sur le terrain avec certains commerçants véreux, cette entité a décidé de passer à la vitesse supérieure, en procédant à l’interdiction de la vente des galettes ; de l’eau en sachet et à la fermeture de plusieurs séchoirs de poissons. Ces mesures salutaires ont cependant des inconvénients sur le coût de vie d’une certaine catégorie de la population. 

Par LMA  

Dans le cadre de sa mission de protection de la santé publique et de garantie de la sécurité alimentaire, l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA) a récemment pris des mesures importantes pour lutter contre la prolifération des aliments impropres à la consommation. A travers des notes officielles adressées aux opérateurs économiques, l’AGASA interdit désormais strictement la vente des « galettes » provenant des boulangeries et autres établissements non agréés ; la vente de l’eau en sachet et de la fermeture des fumoirs insalubres.

 Ces décisions font suite à la persistance des acteurs informels dans les secteurs de la fabrication artisanale des galettes, de l’eau et de la vente du poisson fumé destinées à la consommation humaine. Ces pratiques mettent en danger la santé des consommateurs en raison de l’absence de contrôles sanitaires appropriés. Conformément au décret n°0578/PR/MAEAMOPG du 26 novembre 2015, qui fixe les conditions sanitaires et d’hygiène applicables aux établissements du secteur alimentaire, seuls les produits provenant d’établissements agréés et régulièrement suivis sur le plan sanitaire sont désormais autorisés à la vente.

Or, la donne est contraire sur le terrain, sur les sites visités par l’Agasa, que ce soit sur la production des galettes, de l’emballage d’eau dans les sachets ainsi que des fumoirs pour la vente du poisson fumé, le constat est amer et alarmant. Toutes les usines clandestines visitées, les boulangers de fortune et autres fumeurs de poissons travaillent dans une insalubrité qui provoque la vomissure.

S’agissant de la production des galettes, c’est dans des chambres à coucher de ces fabricants que sont entassées galettes et vêtements du boulanger, et, ce, dans une insalubrité à faire vomir. Il est de même de la mise en sachet de l’eau. Le plus souvent c’est avec l’eau des forages que ces sachets sont remplis, sans aucune hygiène élémentaire. Quant au fumage du poisson, l’insalubrité des lieux, la détérioration des grillages utilisés pour le fumage, qui étaient rouillés ou endommagés, représentaient des risques accrus pour la santé des consommateurs. Au regard de toutes ces avaries constatées, l’Agasa, garante de la santé publique des Gabonais a pris des mesures draconiennes pour éviter une intoxication alimentaire nationale, qui pouvait avoir des conséquences dramatiques.

Bien que louables, il se trouve que ces actions ne trouvent pas un assentiment auprès de la population lambda. Cette dernière dénonce la non-prise en compte de leur niveau de vie. Car, selon eux, aucun consommateur lambda ne se nourrit de queue de bœuf ou de côtes de porcs, mais de maquereaux fumés ou des sardines fumées. Otés ces aliments du marché, c’est les condamner à vivre comme des clochards. Il en est de même des galettes qui sont le goûter de la plupart des enfants des pauvres. Lesquels ne peuvent se permettre le luxe d’avoir pour gouter les croissants chauds sortis des viennoiseries de Mbolo ou des grandes surfaces ?

Devant cette dure réalité et aucune mesure concrète d’accompagnement n’ayant été prise, certains étals de nos boutiquiers recommencent à se remplir de ces produits prohibés, au grand damne des populations condamnées à consommer ces produits fabriqués dans des conditions d’hygiène déplorables. Moralité : ‘’Rien ne sert de mettre la charrue avant les bœufs ’’.

 

 

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