Défini par Georges Padmore comme « la volonté d’avoir un gouvernement africain par des africains pour des africains. », le panafricanisme, à l’origine, est considéré comme la volonté d’affirmer l’unité des pays Africains, de combattre le colonialisme et d’affirmer la valeur de la culture noire.
Par Serge Bibang
En 2024, il semble que cette forme originelle du panafricanisme n’existe plus. Le panafricanisme défendu par le Balai citoyen, Y ‘en a marre ou Kémi Seba apparaît aux antipodes des théories panafricanistes de Marcus Garvey ou de Kwame Nkrumah. Les actuels tenants du panafricanisme sont dans une logique de « dégagisme ». Pour ces mouvements panafricains, le problème c’est un abandon du CFA, un retrait total des troupes françaises du continent Africain.
Les premiers théoriciens du panafricanisme comme Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Julius Nyerere ou Hamilcar Cabral prônent l’idée des « Etats-Unis d’Afrique ».Ceux d’aujourd’hui se font les amis des régimes de Conakry, de Bamako, de Niamey et de Ouagadougou .
Les différentes juntes au pouvoir en Afrique de l’ouest ont littéralement récupéré ces nouveaux mouvements panafricanistes pour parfaire leurs discours aux masses africaines. Le panafricanisme repose sur l’idée de l’indépendance de l’homme Africain. Or, quand un panafricaniste comme Kémi Séba clame clairement l’aide russe ou iranienne obtenue, n’est-il pas en contradiction avec le panafricanisme ?
Il y a lieu de s’interroger sur ces nouveaux panafricanistes qui semblent avoir oublié les idées premières du panafricanisme.
Pour certains intellectuels africains, ces panafricanistes du 21ème siècle travestissent le vrai panafricanisme, mêlant activisme politique et mercenariat sous la botte de la Russie, de l’Iran et du Venezuela.
Défendre le panafricanisme dans les salons feutrés de Paris, Genève ou Bruxelles est-ce un combat authentique? C’est l’attitude marquée d’une bonne frange de la diaspora africaine. Il est grand temps que ce panafricanisme sorte de ses multiples contradictions.