Makok, petite bourgade perdue depuis belle lurette dans le département du Komo Océan, refuse depuis un an de se faire compter des différents dans le concert des villages du Gabon malgré la précarité vécue par ses habitants. Centre vivant autrefois, la zone de Nfoulezem a été réduite comme une peau de chagrin à un paradis animalier car entourée de sites protégés, anarchiquement contraignante par le pouvoir déchu, sans mesures d’accompagnement pour les populations résidentes finalement poussées à un exode involontaire, le cœur gros et les pensées sombres.
Malgré ce tableau sombre de la première grande unité d’exploitation et de semi transformation forestière du Gabon au temps de l’Afrique Équatoriale française, jusqu’aux premières années de l’indépendance du Gabon tombée dans une décrépitude sans nom, les fils et filles de l’autre côté, comme aiment à l’appeler ces derniers, ont décidé, à la faveur de deux associations, l’une communautaire ( Mekok Me Bone dirigée par Madame Marie Yvette Missouké ) et l’autre citoyenne ( Le Renouveau du Gabon dont le jeune dynamique Oyouma prospère préside les actions dans le département). Ces hommes et femmes ont décidé de ne pas se faire compter lors de la célébration du premier anniversaire du coup de la Libération, fêté dans toutes les grandes villes et quelques villes secondaires du pays.
En effet, ces deux associations presque prolétaires ont fusionné leurs efforts et décidé d’organiser la fête avec leurs très maigres ressources, nonobstant la gestion de la forêt communautaire attribuée par l’ État à quatre (4) villages de la zone de Nfoulezem, forêt communautaire qui souffre aujourd’hui de quelques entorses administratives et cela depuis plusieurs années. C’est d’ailleurs sur le site en chantier du projet de construction d’une citée communautaire, donc plus d’une dizaine de maisons de bon standing sorties de terre et en phase de finition œuvre titanesque de l’association Makok Me Bone grâce aux subsides reversés par l’unique fermier qui exploite malgré d’énormes difficultés leur forêt.
La trentaine d’hommes et de femmes ont franchi la barrière psychologique du désespoir et du » on va encore faire comment ? » qui freinait jusque-là l’envie d’y aller pour mettre enfin un peu de vie sur la terre de leurs ancêtres. En termes d’engouement et de joie, le 30 août 2024 à Nfoulezem, n’avait rien à envier à ce qui se passait dans les grands centres politico-administratifs avec l’argent et autres moyens publics.
Les enfants de Nfoulezem ont tenu à faire sonner aussi fort qu’ils le pouvaient, les cloches du retour aux sources cher à Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et également, allumer le feu de l’espoir que représente l’opération divine de la Libération du peuple gabonais en général et surtout des ressortissants du département du Komo Océan, endroit qu’une équipe d’américains réalisateurs de documentaires télévisés avait, sans hésiter, qualifié de paradis sur terre ! Les festivités ont duré un peu plus de quarante-huit heures avec une abondance qui a étonné plus d’un.
L’onde de choc était tellement forte que toutes les autres communautés étrangères qui mènent des activités de pêche aux alentours se sont agréablement fondues aux initiateurs de la fête de la Libération. Comme quoi, à cœur vaillant, rien d’impossible, le Komo Océan à refuser de se faire oublier tout en honorant les militaires du 30 août 2023. Une chose est sûre, les ancêtres de cette partie de l’Estuaire ont, là où ils sont, décerné la médaille d’or, sertie de pierres précieuses à la trentaine d’enfants, soutiens inconditionnels du CTRI.
Désormais le CTRI et le Président de la transition doivent savoir que le Como Océan a des enfants qui maintiennent la flamme du 30 août 2023.