Pyramid Medias Gabon

Travail décent : dans l’univers incroyable de Foberd Gabon

Dans une dynamique visant à faire appliquer un cadre décent de travail dans les entreprises implantées au Gabon, le ministère du Travail et de l’Emploi a initié une descente inopinée dans les entreprises du Groupe Foberd Gabon, dont la plupart sont situées dans la zone industrielle d’Owendo. De ses usines de fabrication de boissons alcoolisées et non alcoolisées, en passant par Gabon environnement service, les conditions de travail sont alarmantes. Absence de contrat de travail digne de ce nom, salaires indécents, main d’œuvre locale insuffisante ou réduit  à jouer le rôle de manœuvre. Voyage au cœur de l’empire Foberd Gabon. 

 Engagé dans un processus de dynamisation visant à offrir un cadre de travail décent, qui passe par des meilleures conditions de travail et de salaires, le gouvernement de la Transition, via le ministère du travail et de l’Emploi, s’est lancé dans une opération d’inspection dans plusieurs entreprises évoluant au Gabon. L’objectif de ces opérations conduites par le secrétaire général de ce département, Alain Afanere Mevyann et la directrice du Travail et de l’Emploi de la province de l’Estuaire Chantal Mindala Momomba, est de vérifier les conditions de travail des employés.

Salaire minable et sécurité de travail non respectée

Le mercredi 31 juillet, la délégation du ministère du travail s’est rendue dans les entreprises du Groupe Foberd Gabon, dont la plupart sont situées dans la zone industrielle d’Owendo. Première entreprise visitée, Gabon Environnement service. Si le nom même de l’entreprise invoque le respect des conditions environnementales, son fonctionnement indique plutôt tout le contraire.

L’entreprise, en plus de s’occuper de la valorisation des huiles usagées, fait également dans la valorisation des déchets plastiques. Mais sur

les lieux, son personnel travaille dans des conditions non hygiéniques, aucun matériel de protection. C’est à la main que les agents trient les déchets plastiques. Toute chose qui les expose à des problèmes de santé publique.

Quant aux traitements des eaux industrielles, c’est directement dans la mer que ces eaux sont évacuées, provoquant ainsi une pollution. S’agissant des salaires, certains agents sont payés à 5.000 Fcfa par jour. Quand d’autres sont payés en fonction du nombre de kilos de déchets triés dans la journée. « 100 Fcfa est le montant d’un kilo. Et un

 

sac de farine peut contenir quatre kilos. Il y a des jours où on peut faire deux ou quatre sacs. Faites la comptabilité de ce que peut recevoir un agent dans la journée. Pour arriver ici, il faut au moins mille ou deux mille Fcfa de taxi. C’est difficile, mais nous n’avons pas le choix » raconte un agent. « Nous avons peur de revendiquer pour éviter de perdre ce petit boulot », indique un autre.

 Absence des Gabonais dans le top management 

A 5 minutes de la, Sogamatec, une entreprise de fabrication de matériaux de construction du groupe. Le décor est presque le même. Des agents qui travaillent sans équipement de protection individuelle. Mais contrairement à Gabon environnement service, où le personnel n’a pas hésité un seul instant à exposer les conditions de travail, à Sagamatec, les agents ont choisi le silence. Car influencé par les regards des dirigeants.

 

A Sofavin 1 et 2 et Gabon agros industrie, ces entreprises ont fait le choix de travailler avec une entreprise de mise à disposition du personnel. Malgré tout, les conditions de travail sont loin d’être décentes. Dans ces entreprises, on a peur de parler. Toute chose qui n’a pas empêché la directrice provinciale du Travail de donner un coup de gueule. « Nous sommes devant vous, mais vous refusez de parler. Vous préférez aller sur les réseaux sociaux pour parler ».

Dans chaque entreprise du groupe, aucun Gabonais n’est membre du top management. Les Gabonais qui y travaillent sont

Ici les différentes étapes de la visites ©Pyramidmediasgabon

plutôt réduits à jouer le rôle de manœuvre, quand 98 % des dirigeants du groupe sont des expatriés. « Nous n’avons pas encore fait la phase administrative pour le déterminer », répond avec beaucoup de prudence la  directrice provinciale.

« Lors de la précédente visite, nous avons fait des observations. Et ce matin, nous sommes ici pour vérifier si ces lettres d’observations ont été exécutées. Et ce qui ressort, c’est  que nous avons été frappés par l’environnement de travail indécent, notamment à Gabon Environnement service où les conditions ne sont nullement respectées. C’est vraiment choquant, parce que le personnel est exposé à beaucoup de dangers dans leur milieu de travail. Et comme nous avons toujours dit, le travail journalier est un emploi précaire ».

Sur le sort qui sera réservé aux entreprises du groupe Foberd Gabon en cas de non-respect du cahier de charges ?  « Avant la fin de cette semaine, nous aurons les résultats de nos équipes. Et si le retour des conclusions est le même, nous allons passer à la phase sanction », promet Chantal Mindala Momomba.

 

 

administrator

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *