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Mitzic : Conférence-débat sur les enjeux du prochain référendum ; Ndoutoume Ngome fait étalage de ses connaissances et illumine la foule

 La salle des mariages de l’hôtel de Ville de la commune de Mitzic a refusé du monde le mercredi 21 août dernier à l’occasion d’une Conférence-débat organisée par la Délégation Spéciale et animée par l’Universitaire et Ancien Ministre, Dr Jonathan Ndoutoume Ngome.Le thème de cette conférence-débat a porté sur les enjeux du prochain référendum et la nécessité du vote du OUI.

À l’invitation du Délégué Spécial en charge de la Commune de Mitzic, le colonel Charly Assame Méfane,  le Préfet du Département de l’Okano Thymoté Maléma, les chefs de services des administrations décentralisées, les auxiliaires de commandement, les cadres administratifs et politiques et une foule nombreuse, ont répondu présent à ce rendez-vous scientifique et pédagogique qui a vu le Dr Jonathan Ndoutoume Ngome faire étalage de ses connaissances dans le domaine politique.

En introduction,  le conférencier a d’abord décrit le contexte politique et social actuel du Gabon presque un an après le coup de libération du 30 août 2023. Dans la première partie de sa conférence, Dr Jonathan Ndoutoume Ngome a  défini le référendum et fait son historique au Gabon.

Pour l’universitaire, un référendum est une procédure par laquelle tous les citoyens d’une collectivité particulière se prononcent sur une question d’ordre politique. C’est un procédé par lequel une autorité politique consulte l’ensemble des citoyens. Le plus souvent, les citoyens doivent répondre par « oui » ou « non » à une question dont l’autorité consultante a défini les termes.

La décision d’organiser un référendum peut émaner du pouvoir exécutif de la collectivité, d’un groupe participants au pouvoir législatif, ou d’une démarche pétitionnaire dans le cas d’une initiative populaire. Le référendum a pour objet de légitimer une décision politique par consultation des personnes concernées. Pour ce qui est de l’historique du référendum au Gabon, c’est la troisième fois qu’un référendum sera organisé au sein de son territoire.

 

En effet, le 1er référendum a eu lieu le 28 septembre 1958, alors que le pays était encore une colonie française. Il s’agissait de se prononcer pour ou contre la Communauté franco-africaine qui devait conduire les colonies françaises d’Afrique progressivement vers plus d’autonomie et plus tard vers l’indépendance.

 Toutes les colonies, le Gabon compris, votèrent oui, à l’exception de la Guinée de Sékou Touré. Le 2eme référendum dans l’histoire du Gabon s’est déroulé le 23 juillet 1995, au cours duquel les Gabonais se sont prononcés à 96,48% en faveur d’une modification de la Constitution pour permettre la ratification des « Accords de Paris » conclus en septembre 1994 par le pouvoir et l’opposition,  négociés après les troubles du 21, 22 et 23  février 1994 qui avaient suivi la réélection d’Omar Bongo, entachée de nombreuses fraudes, en décembre 1993. Il visait à faire du Gabon un véritable État de droit, prévoyant notamment une révision du code électoral et la mise en place d’une commission nationale électorale afin de garantir  des élections transparentes ainsi que la transformation de la Garde présidentielle en une Garde républicaine dont le rôle se limiterait à la protection des personnalités et des biens publics.

Dans la 2e partie de son exposé, le conférencier a décliné les causes de l’organisation du prochain référendum dans notre pays:

1-Le coup d’État du 30 août 2023

 

D’après Jonathan Ndoutoume Ngome, un coup d’État, fut-il coup de libération, a forcément des raisons personnelles et des raisons officielles justificatives de ses auteurs.  Aussi, selon lui,  le coup d’État  du 30 août 2024 a des raisons officielles qui tiennent.

En effet, depuis 1990, toutes les cinq élections présidentielles organisées au Gabon se sont terminées par des violences postélectorales avec des destructions matérielles et surtout de nombreuses pertes en vies humaines donc les chiffres réels ne seront jamais connus. L’histoire ayant été écrite par les vainqueurs de l’époque.

Toutes ces répressions violentes ont eu la contribution avérée ou non des forces de Défense et de Sécurité.

Le pic des violences postélectorales a été atteint dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 avec la prise d’assaut du QG de Jean Ping dont personne ne connaîtra jamais le nombre réel de victimes. Mais de victimes, il y en a eu et en grand nombre. À ce sujet, des plaintes avaient été portées à la Cours Pénale internationale et ce dossier est resté pendant, donc non classé jusqu’aux élections de 2023.

Les militaires gabonais, bras armés du pouvoir déchu, ne souhaitaient plus sûrement se réengager aux côtés de ce pouvoir pour massacrer les populations qui s’apprêtaient à contester les résultats annoncés par le CGE. Ce qui peut, entre autres, justifier ce coup d’État. L’armée finit toujours par retourner ses armes contre les bourreaux du peuple.

 2-Le dialogue national inclusif

 

© DR

En prenant le pouvoir le 30 août 2023, et après avoir mis sur pieds les organes de la transition, le Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI avaient décliné un chronogramme dont l’une des activités était la tenue d’un dialogue national inclusif du 2 au 30 avril dernier. C’est ce dialogue qui a jeté les bases, donné les grandes orientations et fixé les principes de la future constitution qui sera soumise aux Gabonais en vue de son adoption par voie référendaire dans les mois qui viennent.

3-L’adoption du projet de la nouvelle constitution.

Après que le dialogue national inclusif a défini les orientations et les principes de la nouvelle constitution de la République Gabonaise, le Président de la Transition, président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI avaient la latitude de faire adopter la proposition de la nouvelle constitution rédigée par une commission nationale constitutionnelle.

La proposition de la nouvelle constitution devra être soumise au parlement de transition transformé en une assemblée constituante pour les derniers amendements avant d’être soumise au référendum.

La 3eme et la dernière articulation de la conférence était axé sur le vote du OUI ou du NON et leurs conséquences.

D’après l’exposant, lors du référendum, une question sera formulée, à laquelle les électeurs répondront  oui, non  ou s’abstenir. Pour une fois qu’on demande à la population de se prononcer sur la loi fondamentale du pays, il serait souhaitable que ces populations se rendent massivement aux urnes, car il n’y a pas de candidat à cette élection. Le seul candidat c’est le Gabon qui demande qu’il soit doté d’une constitution dans laquelle la majorité des Gabonais doivent se retrouver et se reconnaître. Il faut donc éviter l’abstention et le vote nul qui serait l’introduction du bulletin du oui et le bulletin du non dans la même enveloppe.

Pour l’universitaire, les raisons de voter OUI sont à trouver dans la volonté du Président de Transition à restaurer les institutions au Gabon, les concordances entre la charte de la Transition,  la constitution du 26 mars 1991 et les conclusions du dialogue national inclusif.

Aussi, le Dr Jonathan Ndoutoume Ngome a-t-il donné les raisons pour lesquelles le NON doit être rejeté, à savoir l’insuffisance ou la faiblesse de l’argument de la non publication du projet de la constitution, l’unanimité impossible avec le contenu global du texte et surtout la recherche d’une crise politique au Gabon pour les promoteurs de NON. Ces derniers,  selon le conférencier, cherchent à discréditer la Transition à travers le désaveu de la population pour ainsi justifier leur demande aux militaires de retourner dans leurs casernes en laissant le pouvoir politique aux civils.

En Conclusion, selon le Dr Jonathan Ndoutoume Ngome, au regard des éléments ayant justifié la rédaction de la future loi fondamentale, il y nécessité de voter  du OUI lors du référendum à venir.

 

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