Pas un seul semestre, voire trimestre ne passe sans qu’on évoque un remaniement ministériel si ce n’est la formation d’un nouveau gouvernement. Une pratique vieille qui date du parti unique et qui se poursuit en pleine restauration des institutions.
Par Junior Akoma
Ces derniers temps, les bruits de couloir relayés par les réseaux sociaux et la presse font état d’un imminent chambardement au sein du gouvernement et de la haute administration. Vrai ou faux en tout cas, plusieurs noms sont même cités pour sortir du gouvernement et d’autres pour faire leur entrée.
Une pratique vieille de l’époque d’Omar Bongo qui a continué sous son successeur de fils Ali. Sauf que les 56 ans du régime Bongo-PDG ne sont pas faciles à effacer à la gomme d’un seul trait, même pas sous l’ère de la transition, où la restauration des institutions et le changement de paradigmes sont, entre autres raisons de la gouvernance actuelle du pays.
Quand on sait que les remaniements et autres changements de gouvernement s’opèrent sous d’autres cieux, en fonction des grands événements socio-politiques, au Gabon c’est devenu une routine de tout changer, quitte à tomber systématiquement dans les erreurs de casting. Car, ce n’est pas pour autant qu’on retrouve l’efficacité recherchée. Loin s’en faut.
En prônant le changement, les autorités de la transition se doivent de prouver cette approche, en s’inscrivant aux antipodes de ces vieilles pratiques de chantage qui n’ont jamais apporté une plus-value, en termes de développement du pays.
Dans un pays où les communiqués finaux des conseils des ministres sont très prisés dans la partie des mesures individuelles, la culture de changer pour changer est devenue un jeu.
Pourtant, les événements majeurs pouvant justifier les grands changements sont inscrits dans le chronogramme de la transition. Il s’agit principalement des élections générales prévues pour marquer la fin de la transition. Une occasion rêvée pour tout chambouler, car elle va consacrer le retour à l’ordre constitutionnel.