Depuis la prise du pouvoir par les militaires, le Gabon semble se porter mieux que sous l’ancien régime d’Ali Bongo. Le pays se transforme peu à peu sous l’impulsion salvatrice du chef de la Transition.
Par Serge Bibang
Cependant, certains stigmates de l’ancien régime paraissent obstruer la volonté de faire rentrer le Gabon dans la modernité politique et sociale. Ces stigmates sont le kounabélisme, le mercenariat politique, l’opportunisme associatif et le clientélisme économique. Tous ces maux ont pour point commun de favoriser une approche fugace, provisoire, événementielle de la société gabonaise. Cela ne peut en rien faire avancer le pays économiquement et socialement. 56 ans de pouvoir pédégiste ont créé des comportements néfastes.
Le régime PDG a habitué le Gabonais à vivre dans le paradigme « au jour le jour ». C’est cela qui a façonné des comportements tels que le « kounabélisme » ou griotisme. Par exemple, le retour du président de la Transition au pays, après sa visite en France, a été folklorique. Quelle était l’utilité d’une telle effervescence festive. L’un des problèmes de la société gabonaise est la propension à accorder trop d’importance à tout ce qui relève de l’événementiel. Certes, cela fait partie de la vie, mais en faire une priorité est un blocage. On a vécu sous l’ancien régime ou le paraître primait sur l’être. La conséquence de cet état de fait sociétal c’est le fétichisme, le vol, le crime rituel, l’imposture…
Le principe de la méritocratie s’est effacé au profit de la médiocratie.
Une société développée s’appuie avant tout sur le moyen et long terme, et non sur le provisoire. La modernité d’un pays se fonde à partir d’une vision à long terme. D’ailleurs Abraham Lincoln disait « un homme politique pense aux prochaines élections, un homme d’Etat pense à l’avenir du pays. »
Il faut rompre avec toutes ces pratiques héritées de l’ancien régime qui avaient comme socle l’événementiel, les groupes d’animation, la glorification gratuite du chef…