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« Un taxi, un emploi, un avenir » : Des taxis des riches devenus

Le projet «Un Taxi, Un emploi, Un avenir» est un mécanisme de lutte contre le chômage par l’exploitation d’un taxi. Il consiste en l’autonomisation des gabonais détenteurs d’un baccalauréat et  d’un permis C et D datant d’au moins 3 ans. Au bout de quatre années d’exploitation, le bénéficiaire appelé «prestataire» deviendra propriétaire de ce taxi «et créateur d’emplois ». Les conditionnalités de remboursement ont engendré quelques soubresauts entre les jeunes et le PNPE. Des mésententes qui sont aujourd’hui ressenties par les populations.

Par LMA

Véhicules climatisés aux vitres fumées, les taxis du projet «Un Taxi, un emploi, un avenir» sont des denrées rares dans les quartiers sous intégrés des villes du Grand Libreville. Ils sont tellement rares qu’ils ne font pas partie des moyens de transport empruntés par de nombreux Gabonais lambda pour effectuer leurs déplacements quotidiens. L’on ne saurait justifier cette attitude, lorsqu’on sait que ce projet a également un caractère social. Ce qui n’est pas aujourd’hui le cas. Ce d’autant plus que ces taxis n’embarquent les clients qu’au-delà de 2000 FCFA le déplacement, constat fait sur le terrain. Se comportant comme des taxis compteurs importés dernièrement par la Sagatra ou ceux de la société Gozem qui sont inaccessibles aux moins nantis de la société.

A preuve, plusieurs de ces taxis qui ne se déplacent que sur appels téléphoniques, sont devenus des véhicules de transport de certains privés pour effectuer des courses ou déposer les enfants dans les établissements scolaires de la place. Ils engrangent ainsi des bénéfices considérables.

Pourquoi une telle appétence du gain ?

Depuis novembre 2023, les prestataires du programme « Un taxi, Un emploi, Un avenir » conduit par le Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE) regroupés en collectif estiment être  « surexploités et condamnés à accepter des modalités de remboursement imposées par le PNPE et la micro-finance Epargne et développement du Gabon (EDG). « Nous sommes contraints à rembourser au PNPE, chacun d’entre nous près de 27 millions (Vingt-sept millions) FCFA pour bénéficier des véhicules après apurement de la dette contractée auprès de la micro-finance EDG, bradant ainsi le caractère social dudit projet lancé par le gouvernement », peut-on lire sur le document. Objectif, solliciter l’arbitrage du Premier ministre.

En effet, dans son article 5 de la convention, il est écrit que la recette journalière est fixée à vingt-trois mille (23.000) FCFA.  L’article 6, fait mention du versement hebdomadaire qui est fixé à cent trente-huit mille (138.000) FCFA. Il s’effectue tous les dimanches auprès de l’Agence EDG. Ou par d’autres moyens de versement électronique validés par EDG. Plus loin, le contrat précise qu’en cas de trois versements partiels sans justificatifs, le PNPE se réserve le droit de mettre fin au présent contrat. Raison pour laquelle 16 jeunes promoteurs gabonais confondus entre la première et la seconde cohorte qui est constituée d’un total de 21 promoteurs, ont vu leurs contrats arrêtés subitement, engendrant un bras de fer avec les autorités.

Cette situation explique-t-elle l’attitude ainsi affichée par ces jeunes Gabonais, surtout qu’ils ont bien été édifiés sur le contrat qu’ils ont signé ? Là est toute la question.

LMA

 

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