Le constat est alarmant dans les hôpitaux publics du pays. Pas un jour ne passe sans que l’attitude du corps médical ne soit décriée. Des agents d’accueil, aux simples infirmières et autres filles de salle, en passant par les toubibs, tout porte à croire que certains ont été obligés de porter la blouse blanche.
C’est intolérable ce qui passe actuellement au Centre hospitalier universitaire de Libreville, la plus grande structure médicale du pays. Là-bas, au service réanimation, un patient vit certainement la pire humiliation que ne peut vivre un homme. Venu d’Oyem en urgence pour suivre des soins, ce dernier est traité tel un paria. Une fois admis au CHU de Libreville, le malade interné en réanimation fait face à une négligence de la part du corps médical. Y compris certains médecins, dont chacun y va de son commentaire.
Ayant subi deux fois une opération chirurgicale, c’est dans une situation alarmante que ce dernier a été conduit sur Libreville. Mais au lieu d’être pris en charge par le corps médical, il est plutôt regardé comme un malade atteint d’une maladie contagieuse. Il ne manque plus aux médecins que de retirer ce dernier du lit sur lequel il a été admis. Pire, relève le billet Makaya du mercredi 10 juillet dernier, lorsqu’un membre du corps médical entre dans la salle, il le fait en se pinçant le nez. Comme pour dénoncer les odeurs corporelles liées à ses ennuis de santé. Il faut dire que cela se passe encore en plein transition du pays, dirigée par les militaires et où l’heure est à la restauration des institutions et même des comportements. Comment diantre, des médecins ayant prêté le serment d’Hippocrate peuvent-ils traiter de la sorte un malade? Le rôle du médecin ou du corps médical n’est-il pas de rassurer le patient de la guérison, même lorsque ce dernier est proche de la mort ? L’attitude des hommes et femmes en blouses blanches ne précipite-t-elle pas plusieurs malades à la mort ?
Avec un tel comportement, autant dire que seuls ceux qui ont de moyens de se faire administrer les soins dans des structures privées ou à l’extérieur du pays, auront la vie sauve. Comme disent certains, au Gabon, c’est Dieu seul qui nous garde.