Depuis quelques jours, les gouvernorats des provinces du pays sont pris d’assaut par les jeunes bacheliers accompagnés de leurs parents ou tuteurs. Cette année, les autorités du pays ont mis l’accent sur l’engagement décennal que doit signer un prétendant à la bourse de l’Etat. Le document oblige l’étudiant boursier à prendre l’engagement de travailler pour le pays durant les dix premières années après ses études.
Par Jean Yves Ntoutoume
L’engouement que ce document suscite cette année donne l’impression qu’il est nouveau. Loin s’en faut. Il existe depuis des lustres. Sauf que l’Etat a curieusement levé le pied sur cette procédure, du moins normale. Résultat, plusieurs étudiants ayant bénéficié de l’accompagnement de l’Etat dans leur cursus sont parfois allés faire valoir leurs compétences ailleurs qu’au pays qui les a aidés dans leur cursus.
Plusieurs raisons ont été à l’origine de cette situation, entre autres : l’incapacité de l’Etat à insérer les jeunes étudiants fraîchement diplômés dans le monde du travail; les offres peu alléchantes : généralement la seule possibilité pour l’Etat étant la Fonction publique, profil qui ne flatte pas souvent les jeunes ambitieux en termes d’émoluments, surtout, quand on sait la difficulté pour ceux qui n’ont pas de « parrainage » politique à bénéficier d’un véritable plan de carrière dans la fonction publique…
Maintenant que l’exigence de l’engagement décennal refait surface, que va-t-il se passer si un jeune diplômé peine à trouver du travail sur place au Gabon et qu’une possibilité s’offre à lui sous d’autres cieux? Ce dernier va-t-il être poursuivi pour avoir lutté contre le chômage qui commençait à le ronger dans son pays ? Les nouvelles autorités ont-elles pris les dispositions idoines pour empêcher que les milliers de jeunes, fraîchement sortis de leurs différentes formations, ne connaissent le chômage, comme c’est malheureusement le cas depuis un certain temps ? Wait and see.