Depuis 2022, ces campagnes de désinformation visant à manipuler les systèmes d’information africains ont presque quadruplé, selon le centre d’études stratégiques de l’Afrique.
Par Junior Akoma
Dans le dernier rapport du centre des études stratégiques, la région de l’Afrique de l’Ouest est celle qui a le plus abrité ces campagnes de désinformation, selon une cartographie publiée dans le document du centre d’études. En effet, c’est au total: « 73 campagnes de désinformation visant 13 pays que cette région a abritées. Soit 40% des campagnes de désinformation documentées. Environ la moitié de ces attaques ont un lien avec la Russie qui a inondé le Sahel de désinformation depuis 2018 avec 19 campagnes dirigées contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger« , indique le rapport.
Lequel précise qu’en Afrique de l’Est, huit pays sont visés par ces différentes campagnes de désinformation : « l’Afrique de l’Est est la deuxième région du continent avec le plus grand nombre de campagnes d’origine nationale. La plupart de ces campagnes se déroulent dans deux pays: le Soudan (14 campagnes dont 5 nationales) et le Kenya 9 campagnes dont 5 nationales, précise l’étude.
En Afrique centrale, le travail du centre d’études stratégiques fait état de ce que 21 campagnes visant quatre pays, ont été réalisées. Il s’agit de: la RCA, le Tchad, la RDC et le Cameroun.
Quant à l’Afrique australe, cette partie du continent a subi 25 campagnes ciblant huit pays. L’Afrique du nord n’est pas en reste, le rapport indique que 15 campagnes ont été opérées en ciblant cinq pays.
L’organisme basé à Washington ajoute que ces différentes campagnes de désinformation font « appel à des influenceurs africains rémunérés, à des avatars numériques et à la diffusion de vidéos et de photographies falsifiées et hors contexte ».
Ces messages sont des « copiés-collés et amplifiés par de multiples canaux de médias, de radios et communications officielles contrôlées par l’État russe, créant ainsi des chambres d’écho dans lesquelles les récits de désinformation deviennent des parchemins.
Pour le CESA, l’un des objectifs de ces campagnes, aux conséquences déstabilisantes, consistent à stigmatiser la démocratie en faisant le lit de la dictature.
