A son retour du sommet international de Brazzaville sur les forêts, Brice Clotaire Oligui Nguema a directement pivoté vers la province du Woleu-Ntem pour une visite privée quand d’autres parlent des mini-vacances.
Par Jean Hilaire Biteghe
Pour une énième fois, la province septentrionale du Gabon a vu séjourner Brice Clotaire Oligui Nguema sur ses terres, présence maillée de découvertes, rencontres beaucoup plus informelles les unes des autres brisant ainsi, même si cela ne vous était pas conté, les fastes et les contraintes protocolaires traditionnellement réservées à une personnalité de rang présidentiel qu’il est pourtant, nonobstant quelques sorties beaucoup plus honorifiques qu’officielles à l’exemple de quelques visites inaugurales des sites socio- communautaires de certaines villes de la province.
Aussi, les heureux présents ont pu voir le général Président, en allure de vacanciers, déambuler allègrement dans les départements du grand Nord, à la découverte de certains pans de la culture du terroir. Beaucoup ont trouvé en cette immersion de Brice Clotaire Oligui Nguema, un accomplissement du retour aux sources. Car évidemment, c’est dans ce pays Fang, que celui qui a, semble-t-il, changé le visage de son pays le 30 août 2023 avec ses frères d’armes, tire la légitimité de ses origines. Un accomplissement que tout le monde devrait voir et comprendre ainsi car, pour celui qui tire son équilibre de deux cultures principalement (Fang/ Téké) mais en réalité d’une demi dizaine ( Punu, Ndzébi, Obamba ) dit-on, la mise à jour ésotérique et culturelle est aussi vitale que l’oxygène pour sa respiration.
Alors, il faut comprendre que, la présence de Brice Clotaire Oligui Nguema dans le Woleu-Ntem n’est nullement une opération de charme ni une quelconque recherche d’une quelconque réconciliation par rapport à une imaginaire rupture de confiance même si, dans un coin de cerveau de certains, le démon de la politique pavlovienne les projette déjà à 2025, échéance qui, en réalité, ne signifierait rien si l’on ne prend pas déjà soin d’aujourd’hui.
Comme il est étonnant aussi de constater que certains s’attristent de la très grande fréquence de la présente de celui qui est aujourd’hui le patron du Gabon, dans la province et le village qui ont vu naître son père comme si l’essentiel de leurs cultures les avait abandonné, à moins que l’on n’ait véritablement pas de village dans le pays où vous vous réclamer en être issue et encore plus tenir les rênes. Il est vrai que le métronome du récent pouvoir déchu, n’en faisait point son dada mais justement cela se devrait d’être rectifié et encore que Omar Bongo Ondimba y tenait jalousement. Bel exemple pour notre jeunesse et même les moins jeunes qui ne trouvent aucun attache à l’endroit d’où ils sont issus. Il est bien sûr vrai que la qualité et le statut en effet particulier fait de l’homme un cas à part, car sociologiquement, appartenant à tous les peuples de son pays, peuples qui exigent une appropriation équitable, chacun réclamant, pour beaucoup plus affirmer son adhésion à l’esprit et à l’homme, du grand ensemble national, patriotique et républicain. Le prix à payer pour quelqu’un qui a neuf (9) provinces à aimer et servir dans l’équité raisonnable.
Aller au village, pour les âmes bien nées, c’est pas aller sacrifier les intérêts de la société ou du plus grand nombre sur l’autel de l’égoïsme, de l’orgueil et de l’ombrilisme, autel qui n’existe pas dans cet environnement d’interdits, de rectification et de remise en cause selon les règles de l’honneur. Aller dans son village est pour les esprits bien éduqués et finalement bienveillants, le recul du bon artiste, soucieux du bon et juste alignement de ses actes et des piliers principaux de ses œuvres afin qu’aucune approximation ne vienne distraire la beauté et l’utilité de sa réalisation.
C’est le recul de deux pas que s’impose toujours le bon faiseur qui, après avoir éteint son œil corruptible ( gauche) et armer celui de l’incorruptibilité ( droit) de tous les instruments de mesures et de précisions utiles à la réalisation parfaite possible ( équerre, Compas, rapporteur, fils à plomb et autres niveaux spirituels ) tout en épousant à chaque remise en cause un des quatre points cardinaux à savoir, allonger son cou pour mieux évaluer la profondeur, s’accroupir pour l’horizontalité et l’espace aplani tout comme il décalera de la gauche vers la droite et de la droite vers la gauche. C’est après ce tour de l’œuvre accompli sur le tabernacle magique de son village que l’œuvre à réaliser sera viable, fiable et insubmersible. Nous attendons désormais que les clairons de la félicité sonnent après les trompettes de la restauration pour l’honneur de la patrie. Aucun tour dans son village ne devrait être vain!
Aller au village, c’est pas aller sacrifier un quelconque intérêt pour les autres au bénéfice certains car aucun autel de sacrifice pour promouvoir le mal ne s’y trouve, aller au village c’est un acte de fidélité au respect des interdits qui sont les marques de permissions de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour la fertilité de sa communauté ( ici, le Gabon), aller au village c’est briser la stérilité spirituelle collective dans laquelle baigne souvent les déracinés de notre siècle enfin, aller au village c’est repartir sur le tabernacle magique renouveler sa fidélité à l’amour de son prochain et aux valeurs des grands Hommes. Encourageons nos décideurs à aimer leurs villages car, aimer son village c’est aimer aussi le Gabon et tout ce qui s’y trouve c’est en ces lieux que le bon et le vrai se trouvent, la politique n’étant qu’un artifice d’un temps.