Bien que malade, les magistrats de la Session criminelle spéciale, avaient-ils pour mission de ramener Brice Laccruche Alihanga en prison ? Pour l’opinion et ses proches, ainsi que ses avocats, tout porte à le croire, au regard du déroulement du procès de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo.
Hier, mardi 18 juin, devait avoir lieu, le procès BLA et Gérard Fanou. Ce procès devait avoir lieu le 12 juin dernier, mais les ennuis de santé de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo ont conduit au report de cette audience pour le 18 juin. S’il était déterminé à prendre part à ce procès, Brice Laccruche Alihanga n’a pu être présent à celui-ci. Le samedi 15 juin dernier, l’ex proche collaborateur d’Ali Bongo a été évacué en France par avion médicalisé. Après, un internement en soins intensifs à l’Hôpital des armées d’Akanda au nord de Libreville.
Pour ses proches, la rechute de l’ex messager intime du président déchu était due à l’abandon de son traitement médical et de sa concentration sur son procès. S’il est vrai qu’il est bien déterminé à laver son honneur, malgré un état de santé plus qu’inquiétant, en revanche, les magistrats de la Session criminelle spéciale n’ont pas aménagé BLA.
Quid de l’état de santé de l’accusé à la barre ?
Pour l’opinion, ses proches, ainsi que ses avocats, ces derniers donnaient l’impression de tout préparer pour un retour de BLA en prison. Sur l’état de santé de l’accusé à la barre, le cas BLA a été longuement discuté sur le plateau de l’émission les Grands dossiers de Gabon 1ere. Apollinaire Ondo Mve, inspecteur général des services au ministère de la Justice, a indiqué que l’état sanitaire d’un accusé doit être réglé avant. « On doit s’assurer que l’accusé est apte à comparaître. Le rôle de la Cour, c’est de protéger la liberté individuelle et la dignité humaine. Lorsqu’une juridiction se rend compte que la personne qui comparaît devant elle n’est pas apte à subir un jugement équitable, elle doit prendre des dispositions, soit en renvoyant l’affaire, soit la faire examiner par les médecins. Car c’est d’abord la personne elle-même qui se défend. Les avocats ne viendront qu’en appui » a-t-il expliqué sur le plateau.
Un procès monté de toute pièce et des conditions de détention non respectées
Ce qui n’a apparemment pas été respecté. Bien qu’affaiblis, les magistrats n’ont pas eu de la compassion sur l’accusé. À aucun moment, ces derniers n’ont protégé la dignité humaine lors de ce procès. Le but, semble-t-il, était de ramener en prison, ce, malgré une absence de preuves. Ainsi qu’ procès marqué par des contradictions et des témoignages incohérents. Non sans relever des soupçons de manipulation de la justice. Autre fait relevé, l’absence de témoins, cas Ali Bongo Ondimba.
Or pour les avocats de la défense, le témoignage de l’ancien président de la aurait pu apporter des éléments clés pour comprendre les faits et établir la vérité.
Toujours dans le cadre de ce procès, en 2021, le groupe de Travail de l’Onu avait dans un rapport relevé que « la privation de liberté de Brice Laccruche Alihanga et les autres détenus de l’opération Scorpion était arbitraire en ce qu’elle était contraire aux articles 9 et 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».
Selon ce Groupe de travail de l’Onu, la solution appropriée consistait à libérer immédiatement les prisonniers de l’opération Scorpion et « leur accorder un droit exécutoire à une indemnisation et à d’autres réparations conformément au droit international ». Toute chose qui n’a pas été respectée. Bien au contraire. « Après 5 ans dans des conditions inhumaines et connues de tous en prison, BLA a subi les pires sévices et tortures. Comme si cela ne suffisait pas, la Justice fait preuve d’un acharnement sans précédent. Les circonstances atténuantes sont chimères au Gabon et BLA en est la preuve », s’est offusqué un proche.