Alors que ses avocats ont vidé la salle d’audience le 03 juin dernier, pour disent-ils « des graves atteintes aux droits de la défense », Brice Laccruche Alihanga se retrouve sans défense. Pour ses avocats, tout est fait pour que l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo soit condamné et remis en prison de nouveau.
Vers un retour de Brice Laccruche Alihanga à la prison centrale de Libreville ? Ses avocats n’éliminent pas cette possibilité au regard de la tournure que prennent les audiences de la session criminelle spéciale. Lors de le procès du lundi 03 juin dernier, ses avocats avaient décidé de quitter la salle d’audience et de ne plus prendre part aux audiences de la session criminelle. Ces derniers ont dénoncé de graves atteintes aux droits de la défense.
Parlant de l’audience de lundi 03 juin dernier, selon les avocats de BLA, « pour qu’une procédure soit équitable, il faut un minimum de respect des règles de procédure. Le Président à la Police de l’audience ce qui lui permet d’organiser la prise de parole et d’organiser le calme et la sérénité dans le prétoire. Ça ne l’autorise jamais à interdire à une partie de prendre la parole pour donner ses arguments ».
Mais au lieu de ça depuis la reprise de la session criminelle spéciale, « notre espoir d’une justice restaurée a été brutalement déçu. Au fil des audiences et, pire, lors de l’audience de ce jour, les droits de la défense ont été bafoués de manière flagrante. La parole a été systématiquement refusée à la défense, et l’instruction est menée exclusivement à charge, dans une parfaite continuité avec les pratiques de l’ancien régime », ont laissé entendre les avocats.
Une parodie de Justice
Mieux encore, a souligné Me Ange Kevin Nzigou, « nous avons assisté depuis l’ouverture de ces sessions criminelles à une parodie judiciaire, un cirque judiciaire dans lequel on empêche à la défense de donner ses arguments et d’expliquer dans le seul but de donner des décisions déjà connues d’avance. Nous avons fait des études de droit, nous n’avons pas fait des études d’accompagnement à la mort».
Ayant soulevé une exception d’irrecevabilité de la constitution de partie civile de l’État dans ce dossier, car, ont souligné les avocats, « les fonds en question provenaient d’un compte privé au nom d’une SARL, comme l’ont d’ailleurs reconnu les avocats de les avocats État eux-mêmes. Malgré cela, le président de la Cour n’a pas autorisé la défense à répliquer à la suite des arguments de l’État ».
« L’Etat indique que c’est un compte privé, mais nous, refuse la parole pour que la défense réagisse. Le président dit qu’on n’a pas droit à la parole, mais si la défense n’a pas droit à la parole, que fait-elle dans cette procédure ? », s’est demandé Me Nzigou
Face donc à ce que ces avocats qualifient de parodie de Justice et refusant de cautionner un procès de témoignage « où la logique répressive et partiale de l’ancien régime persiste les avocats de la défense de M Laccruche ont décidé de quitter la salle d’audience en signe de protestation ».
Non sans rappeler que la situation sanitaire de leur client est de plus en plus préoccupante, « l’état de santé de notre client s’est gravement dégradé en raison des années d’incarcération inhumaines qu’il a subies. Il a bénéficié d’une liberté provisoire grâce aux nouvelles autorités de la transition, mais cette liberté est maintenant menacée par une procédure judiciaire inique et viciée », ont-ils dénoncé.