La situation financière de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de la garantie sociale pourrait être à l’origine des licenciements et la fermeture de plusieurs pharmacies. Elle pourrait provoquer un séisme sanitaire au Gabon.
Alors qu’elle est le bras séculier de l’Etat en matière d’assurance maladie pour les économiquement faibles, la Cnamgs traîne une dette importante vis-à-vis de plusieurs pharmacies du pays. Lesquelles, pourraient procéder à des licenciements, à défaut de mettre la clé sous le paillasson.
Au-delà de tout, cette dette et la situation financière de la Cnamgs pourraient provoquer un séisme sanitaire dans le pays. Aujourd’hui, à cause de cette dette qui s’élève, selon les sources de notre confrère Gabonreview, à plus de trois milliards de franc Cfa, pour certaines pharmacies, ne permet plus à ces entités de s’approvisionner en médicament. Tout comme, ces pharmacies refusent, à cause de la dette, de servir les assurés Cnamgs. Une situation difficile pour les économiquement faibles, qui en sont les principaux bénéficiaires.
Ces difficultés de trésorerie ne datent pas d’aujourd’hui. « Avant le 30 août 2023, il y avait déjà des problèmes. Mais depuis cette date, c’est devenu pire », a laissé entendre un pharmacien sous couvert d’anonymat à notre confrère en ligne.
L’Etat silencieux
« Si on veut qu’on survive, il faut que l’État fasse quelque chose ». Face donc à cette crise qui a un impact sur les pharmacies, et même sur les assurés Cnamgs, les patrons des pharmacies, affirment avoir adressé des correspondances à l’Etat pour sortir de cette situation. Mais sans suite. Ces correspondances sont allées jusqu’aux cabinets de travail du Premier ministre et du président de la République. Qu’est-ce-qui peut expliquer un tel silence face à une situation qui s’annonce dévastatrice dans le pays ?
Cette difficulté de trésorerie de la CNAMGS a non seulement un impact sanitaire, mais aussi économique. « On pouvait supporter 6 mois, mais un an, c’est trop. Les choses se dégradent et les pharmacies vont finir par licencier et peut-être mettre la clé sous le paillasson », alerte un pharmacien approché par notre confrère.
Gabegie
Pour l’heure et pour éviter un chaos dans le secteur, une intervention d’urgence s’impose.
S’il est vrai que la dette des entreprises et la subvention de l’Etat sont à l’origine de ces soucis de trésorerie à la Cnamgs, il y a aussi que les différents managers qui se sont succédés ont causé du tort à cette entité. Il a souvent été fait état de malversations financières, de recrutements abusifs et de salaires mirobolants.