Pyramid Medias Gabon

Communauté musulmane : le Remede acte la scission et prend ses distances avec le CSAIG

Refusant de cautionner la mainmise des politiques dans la gestion interne des affaires de la communauté musulmane et constant les divisions nées lors du dernier congrès, le Regroupement des musulmans pour l’éducation et le développement a décidé de prendre ses distances avec Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG). En prenant cette décision, le Remede, dit vouloir œuvrer pour un retour aux fondamentaux de la religion. 

Comme on pouvait s’y attendre, la communauté musulmane au Gabon est désormais divisée en deux regroupements. C’est en tout cas, la grande annonce faite ce mercredi 05 juin, dans le cadre d’une conférence de presse à Libreville par le Regroupement des musulmans pour l’éducation et le développement.

Il faut dire que cette décision fait suite aux conclusions du dernier congrès, ayant pourtant porté Benjamine Andjoua Obolo a la tête de la Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG). Mais au lieu du respect de la volonté des membres de la communauté, un homme, « un politique est venu par on ne sait pas trop comment s’imposer à la tête de la communauté ». Il s’agit d’Abdur-Razzaq Guy Kabongo. L’homme est une personnalité politique proche du pouvoir. Il est par ailleurs secrétaire général du gouvernement.

Or, depuis le départ de l’ancien régime qui n’a pas respecté la séparation des pouvoirs, le Remede se refuse tout rapprochement avec le milieu politique. Par cette scission actée ce jour, le Remede, dit revenir aux fondamentaux de la religion musulmane.

« On nous a fait croire que les musulmans devaient se regrouper autour d’une seule association. On a décidé de revenir sur les fondamentaux. Qu’ils ne prétendent pas que le CSAIG est le seul représentant de la communauté musulmane ». Ainsi, aux dires des imams présents lors de cette conférence de presse, le Remede se positionne comme le seul interlocuteur de la communauté avec d’autres organisations, et même les pouvoirs publics.

Une gestion peu orthodoxe

Si la communauté est restée durant longtemps plongé dans le politique, il y a aussi qu’elle a été victime d’une mauvaise gestion. Selon le Remede, durant toute l’existence de l’ancien bureau de la communauté, aucune mosquée n’a été construite. Et donc par conséquent, le CSAIG n’a aucun titre foncier en matière de lieux de culte.

Il faut surtout dire que la décision de scission fait suite aux nombreuses démarches entamées par les membres du Remede « pour faire entendre raison sur le respect de la norme religieux en matière de gouvernance dans un Etat laïc et démocratique », mais qui n’ont rien donné. Au contraire, au lieu d’un cessez le feu, il a surtout été question d’un usage « de la force pour être à la tête de la communauté Musulmane ».

Mieux encore, ont fait constater les membres du Remede de la bouche de son porte-parole du jour, Moslim Mouissi Mouissi, « la  minorité de fidèle fait fi de la nécessité de mettre en place un bureau inclusif et responsable sous la tutelle d’un seul chef rompu à tâche, en jugeant bon de composer un bureau fondé par un fidèle sur la base du népotisme, de l’exclusion, de la haine et les règlements de comptes ».

Se définissant comme un outil de gestion de la communauté religieuse, le Remede qui a choisi l’Imam Benjamine Andjoua Oblo comme Amir et président, « met en garde contre les éventuels troubles qui pourraient découler de la gestion de l’un de ses fidèles qui s’est imposé sans expérience religieuse à la tête de la communauté ».  Tout comme, il se réserve le droit d’administrer les différents lieux de culte identifiés par ses soins, a l’instar des autres associations à caractère religieux.

 

 

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *