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Suspension des partis politiques : « Cette position est ni légitimement ni légalement acceptable », tempête la CNR

Faisant partie des 1000 recommandations issues du dialogue national inclusif organisé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions, la suspension des partis politiques semble ne pas passer chez certains acteurs politiques, par ailleurs, patrons des formations politiques. C’est le cas de la Coalition pour la nouvelle république. Autrefois proche de Jean Ping, pour ce regroupement,  cette recommandation se heurte aux dispositions de l’article 6 de loi fondamentale toujours en vigueur et reprise par l’article 6 de la charte de la transition.

Si pour certains, notamment les commissaires du dialogue national inclusif, la proposition de suspendre les partis politiques fait suite à la pléthore  des partis politiques qui existe au Gabon soit 104 au total, et dont certains ne représentent rien dans la paysage politique national, pour la Coalition pour la nouvelle république, cette recommandation  se heurte  «aux dispositions de l’article 6 de la même loi fondamentale toujours en vigueur et reprise par l’article 6 de la charte de la transition disposant tous deux que les partis politiques et les regroupements de partis politiques légalement reconnus concourent à l’expression du suffrage. Elle se heurte également aux dispositions de l’article 11 du décret n°0115/PT-PR/MRI du 8 mars 2024 portant convocation et organisation du Dialogue National Inclusif qui dispose que ; « les conclusions du Dialogue National Inclusif ayant vocation à s’appliquer avant la fin de la transition doivent être conformes à la charte de la transition ». Or, note la CNR, « ni le décret ni la constitution ni la charte ne prévoit la suspension ou la dissolution générale des partis politiques légalement reconnus ».

Autrefois proche de Jean Ping, pour ce regroupement des formations politiques,  cette  démarche de  suspendre les partis politiques, « sans distinction aucune et sans raison valable, est une chimère ». « Elle cache mal la volonté du CTRI de supplanter les formations politiques au profit des Associations et ONG créées à tout vent pour des objectifs inavoués, alors qu’au regard de la loi, les Associations et ONG sont apolitiques et partant, ne concourent pas à l’expression du suffrage universel ».

Tout comme, la CNR pense que la suspension du PDG, l’ex parti au pouvoir, malgré l’antipathie des Gabonais envers ce parti et ses divergences avec d’autres formations politiques, « devrait obéir à la règle de droit, à savoir un arrêté motivé du Ministre de l’Intérieur conformément à l’article 42 de la loi susmentionnée ». Pour la   CNR « la réduction du nombre des partis politiques se fera d’elle-même par la mise en place et l’application d’un système électoral crédible, transparent et des modalités de financement claires et conditionnées »

« Si les partis politiques doivent, selon la loi, concourir au suffrage universel, comment feront-ils, pour éclairer les gabonais sur les choix à prendre au moment du référendum ou lors des élections à venir, si leur suspension est actée ? », se questionne ce regroupement des partis politiques. Lequel justifie cette approche comme celle des systèmes à parti unique ou celle des dictatures qui n’acceptent pas le débat démocratique ni la confrontation des idées. « Devons-nous comprendre ainsi l’affirmation du Président de la transition selon laquelle : « il n’y a qu’un seul parti c’est l’unité nationale et les militaires du CTRI ? » Cette position est ni légitimement ni légalement acceptable », tempête la CNR.

Jusque-là, « les résolutions du dialogue ne sont pas encore en vigueur. De plus, lorsqu’on dit reconstruire un nouveau Gabon, on doit se débarrasser de ce qui a contribué à la situation chaotique du pays, au soir du 29 août 2023 » indique un observateur de la vie politique.

 

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