Demain, vendredi 24 mai, débute les audiences de la session criminelle spécialisée. Ce tribunal avait été mis en place pour condamner ou blanchir les supposés coupables de détournements de deniers publics, interpellés en 2019, dans le cadre de l’opération Scorpion diligentée par le pouvoir déchu. Avec l’ouverture de ce procès que l’on peut appeler ; procès de l’histoire, puisqu’il concerne d’anciens ministres et un ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, le tribunal devrait en plus de démontrer son indépendance, faire la lumière sur cette affaire qui attise toujours les débats.
En 2019, le Gabon tout entier, assiste aux arrestations de plusieurs cadres de l’administration, des ministres et même un directeur de cabinet du président de la République. Accusés de blanchiment des capitaux, de détournements, complicité de détournements des fonds publics, de concussion et de corruption, Brice Laccruche Alihanga, Tony Ondo Mba, Billy Bendo Edo, Jérémie Ayong, Christian Patrichi Tanasa , Noel Mboumba, Régis Nzoundou Bignoumba , Justin Ndoundagoye entres autres, sont mis sous mandat dépôt à la maison d’arrêt de Libreville.
Ils sont mis en cause dans le cadre de l’opération Scorpion diligentée par le pouvoir déchu. Pour les juger, un tribunal spécial avait été mis en place. Il s’agit de la Session criminelle spécialisée. Ce vendredi 24 mai, elle reprend ses audiences, jusqu’au 24 juin prochain.
Ainsi, seront présentés à la barre, les prévenus précités plus haut. Lesquels connaîtront leur sort au soir du 24 juin prochain. Il faut dire que ces procès reprennent 9 mois après le coup de la libération orchestrés par les militaires, membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions.
Non-respect de procédures et justice aux ordres
Si en 2019, le scénario mis en place par la justice pour interpeller ces cadres de l’administration en grande majorité membres de l’Ajev, avait laissé penser qu’il s’agissait des histoires montées de toutes pièces, car, ne respectant aucune procédure, ces procès qui s’ouvrent sous l’ère de la restauration des institutions devrait conduire la justice à démontrer son indépendance. Car, faut-il le rappeler, au début de cette opération, pour beaucoup, la justice avait montré ses limites, en étant, selon certains, aux ordres, aux commandes du pouvoir déchu.
D’ailleurs, au lendemain de sa mise en liberté provisoire, l’ex-directeur de cabinet, qualifié pour certains, comme le chef de bande, Brice Laccruche Alihanga, avait souligné dans la presse, un non-respect de procédures. Pour l’ex leader de l’Ajev, ces accusations avaient été montées de toutes pièces, pour lui régler des comptes et en finir avec lui, même physiquement.
Torturé, interdit d’accès à ses avocats, Brice Laccruche Alihanga, qui a toujours clamé son innocence, profitera certainement de cette occasion pour tout déballer, dans les moindres petits détails. Surtout que le même Brice Lacrruche Alihanga, pourtant en prison pour des faits de détournements, avait été condamné à 5 ans de prison, pour des faits d’usurpation d’identité et faux et usage de feux.
Tout comme lui, les autres mis en cause attendent certainement l’ouverture de ce procès pour laver leur honneur.