Si Ali Bongo, n’a pu se déplacer pour le procès auquel il était appelé à comparaître en tant que témoin pour des raisons que tout le sait, par contre Yann Koudje, conseiller spécial du président de la Transition et Fabrice Andjoua Bongo, actuel directeur général de la Concurrence et de la Consommation, n’ont pas daigné se déplacer le vendredi dernier du côté du palais de justice de Libreville.
Poursuivis pour les faits de blanchiment des capitaux, de détournements, complicité de détournements des fonds publics, de concussion et de corruption, Brice Laccruche Alihanga et Tony Ondo Mba ont été condamnés, pour l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo à une peine de 12 ans de réclusion criminelle, dont 3 ans, 10 mois et 7 jours fermes. Outre les 100 millions de francs CFA d’amendes, il devra également verser 5 milliards de francs CFA à l’État gabonais à titre de dommages et intérêts.
Même sort pour Tony Ondo Mba, ancien membre du gouvernement et ancien député. Il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle, dont 4 ans, 5 mois et 10 jours fermes, et 100 millions de francs CFA d’amende
Quid des témoins absents ?
Vendredi dernier, lors de l’ouverture du procès de la session criminelle spécialisée, trois témoins étaient appelés à comparaître. Il s’agit d’Ali Bongo, de Yann Koudje et de Fabrice Andjoua Bongo. Mais aucun des trois n’a daigné se présenter à la barre. Si Ali Bongo n’a pu comparaître pour les raisons évidentes, de maladie, notamment, qu’est ce qui peut expliquer l’absence de Yann Koudje, actuel conseiller du président de la transition et de Fabrice Andjoua Bongo, actuel directeur général de la Concurrence et de la Consommation ? Une attitude qui peut être mal interprétée, dans un pays, où l’on fait allusion de la restauration des institutions. « Cette attitude, estiment certains, est considérée comme une justice à deux vitesses, où certains sont obligés de se présenter devant la barre et d’autres pas », a commenté un observateur.
Des éléments juridiques profitables aux prévenues
Néanmoins, a souligné le procureur général lors de l’audience, ces absences ont permis aux prévenus de bénéficier des circonstances atténuantes lors du jugement. Autre élément juridique profitable à BLA, est celui lié aux propos de ce dernier. Lequel a indiqué que les actes posés par lui étaient réalisés avec la bénédiction de son patron Ali Bongo.
Si pour certains, il avait profité de la situation sanitaire de ce dernier pour le faire, pour le procureur général, cet argument est fallacieux. Il en veut pour preuve le fait qu’Ali Bongo avait été déclaré valide et ses examens médicaux l’attestent. D’ailleurs, ce dernier était bel et bien candidat du PDG, pour la présidentielle. De plus, a estimé le procureur général, la posture d’un directeur de cabinet étant celle d’un exécutant, et qu’un chef de l’Etat bénéficie de l’immunité, les actes posés sur instructions par ses collaborateurs le sont aussi.