Le dialogue national inclusif qui se tient en ce moment au Gabon, est un réel espoir pour le peuple gabonais englué, depuis le retour du pluralisme politique en 1990, dans ce qu’il convient d’appeler le mirage politique, pour emprunter le titre du livre de notre confrère, Vincent Hugeux, publié en 2012.
En effet, sous les habits des institutions taillées à la mesure du prince, le Gabon, durant 33 ans, a vécu l’illusion d’une démocratie, malgré la pléthore de partis politiques crées ici et là et un pluralisme médiatique diversifié.
Dans la forme, on se croirait dans un réel état où les libertés sont une réalité, au regard de la foultitude des institutions. Mais dans le fond, cette démocratie de façade, a fini par montrer son vrai visage. Surtout, lorsque le pays devait organiser les élections politiques.
Malgré le sous-développement du pays, les résultats desdits scrutins ont toujours été en faveur du parti régnant depuis 1968. Ce n’est pas tout.
Les lendemains électoraux ont toujours été source de conflits et de répressions sanglantes, voire meurtrières. Aux antipodes des États réellement démocratiques. A chaque élection, c’était la même rengaine: élections truquées, violences post-électorales et assises politiques où dialogue, au cours desquels les mêmes acteurs ont toujours étaient appelés par leur bourreau, autour d’une table. Tout était traité, sauf la mise en place des institutions fortes et impersonnelles.
Le dialogue national inclusif actuel qui a la spécificité de réunir les gabonais de toutes les couches sociales, devrait aboutir à un Gabon nouveau, un Gabon des institutions fortes, un réel état de droits où la démocratie ne sera pas un vain mot.
Jean Yves Ntoutoume
