Quelques semaines après avoir claqué la porte du PDG, formation qui a fait de lui la personnalité politique importante qu’il devient aujourd’hui, Mathias Otounga Ossibadjouo, n’a pas compté s’arrêter en si bon chemin, il vient de mettre sur les fonts baptismaux sa formation politique dénommée Rassemblement d’Eveil Gabonais pour l’Action, la Restauration et le Développement (REGARD).
Douanier de formation, Mathias Otounga Ossibadjouo a fait ses classes politiques au sein du PDG. Originaire de la province du Haut-Ogooué, il a gravi tous les échelons hiérarchiques, tant au parti que dans l’administration gabonaise. Après le coup de force perpétré par le CTRI et de nombreux dysfonctionnements observés au sein de sa formation politique, le natif d’Okondja a décidé de démissionner de sa formation politique. Cette action d’une portée historique, puisqu’étant l’un des rares altogovéens à le faire, a fait jaser le gotha politique gabonais. Non sans avoir reconnu et partagé l’échec collectif de la gestion du pays par sa formation politique. Même si, comme il l’a souligné : « Membre du gouvernement, je n’ai cessé de me désolidariser de certaines pratiques en les dénonçant, ni d’attirer l’attention sur les dangers encourus. (…). Membre du bureau politique du PDG, j’ai décliné publiquement certaines propositions, refusé et dénoncé plusieurs initiatives bien avant août 2023 (…). J’ai accordé mon entregent à la République pour espérer désamorcer la folie visible contenue dans les contorsions politiques du processus électoral », a-t-il martelé.
Malgré tous ces avertissements et recommandations, aucune oreille attentive ne lui a prêté attention : « l’ETHOS de rupture politique était alors planté ». Ce d’autant plus qu’il est de notoriété publique au Gabon qu’un ministre ou un membre du bureau politique, « c’est là pour fermer sa gueule, ou on démissionne ».
Après l’ouverture de cette parenthèse de soi, Mathias Otounga Ossibadjouo est revenu sur la raison réelle de la conférence de presse, à savoir : la création de sa propre formation politique, REGARD. Il faut un nouveau REGARD pour accompagner la refondation et la restauration des institutions ; Un nouveau REGARD pour scruter le paysage politique, économique et social national, afin de réconcilier les Gabonais avec eux-mêmes ; un nouveau REGARD, débarrassé des scories du passé, pour redonner aux Gabonais leur dignité.
Ce parti politique qui se veut centriste a pour ambition à court terme : d’apporter son soutien à la transition, en vue de la restauration des institutions et du retour à l’harmonie nationale. REGARD, bien que nouvellement mis sur la scène politique, compte prendre une part active au Dialogue national, afin d’espérer apporter une modeste contribution à la reconstruction de l’édifice Gabon.
LMA