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Présidentielle au Sénégal : L’exemple d’une institution forte !

Cet exemple nous vient du Sénégal. Alors que Macky Sall et son entourage politique avaient déjà presque acquis un supplément de mandat de dix mois, grâce à la magie d’une Assemblée nationale très penchante à l’occasion, en votant l’inattendu report des élections prononcé la veille du début officiel de la campagne électorale par le Chef de l’Etat sortant, le Conseil constitutionnel a annulé, le 15 février, cette décision inique aux conséquences dramatiques qui a fait officiellement trois morts issus des manifestations contre ledit report.

Le 6 mars dernier, le même Conseil constitutionnel a rejeté les principales décisions issues du dialogue proposé par Macky Sall, entre autres, la tenue des élections le 2 juin 2024. Une position qui a poussé le Chef de l’Etat sénégalais à fixer, pour le 24 mars prochain, la tenue du premier tour des élections.

Au moment où le Gabon s’apprête à tenir des assises nationales, pour réécrire une nouvelle page des institutions du pays, cet exemple venu du Sénégal, arrive à point nommé. Ce, d’autant plus que pour justifier son coup de libération, le 30 août 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, a fait des institutions fortes, son principal cheval de bataille.

Ces institutions fortes que les multiples concertations politiques entamées depuis le retour du pluralisme politique en 1990 au Gabon, n’ont pas pu mettre en place. Bien au contraire, depuis des lustres, les institutions gabonaises étaient taillées aux mesures du parti au pouvoir depuis 1968 et pour ses différents chefs : Omar Bongo et son successeur de fils, Ali. Au point que pour intégrer la haute administration, il fallait montrer pattes blanches, c’est-à-dire, être militant, sympathisant ou le meilleur allié du pouvoir.

Toutes les institutions du pays, étaient infestées des partisans du régime, et travaillaient dans l’irrespect de la séparation des pouvoirs. La Cour constitutionnelle, la gardienne des lois, était perçue comme un organisme spécialisé du parti au pouvoir. Elle ne jugeait qu’en faveur de l’ordre établi, une sorte de « Tour de Pise ».

A quelques jours des assises nationales, les Gabonais attendent de voir si réellement la promesse du CTRI de doter le Gabon des institutions fortes, sera effective. Pour un nouveau Gabon de liberté, de justice et de Paix véritable.

 

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