Ancien et dernier premier ministre d’Ali Bongo et cadre du PDG, l’ex parti au pouvoir, où il occupe toujours les fonctions de membre du Comité permanent pour le compte de la province de l’Ogooué Ivindo, Alain Claude Bilie-Bi-Nze, moins bavard depuis la prise de pouvoir par les militaires le 30 août dernier, s’est récemment adressé à la hiérarchie intérimaire du PDG. Comme bien d’autres militants et cadres du parti de Louis, l’ex député à l’Assemblée nationale n’a pas été avare des mots pour dénoncer l’état de l’ex parti unique, au point de demander de constater la vacance du pouvoir du distingué camarade président et du secrétaire générale du PDG. Annonce-t-il, comme bien d’autres avant lui, et ce de manière voilée son départ du PDG ?
Taiseux depuis la prise du pouvoir par les militaires membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions, Alain Claude Bilie Nze, semble avoir repris son latin. Une chose est sûre, depuis la publication de sa déclaration, bien que sur un canal non officiel, l’ex député fait les choux gras de la presse. Comme bien d’autres camarades avant lui, Alain Claude Bilie Nze, a fustigé la situation actuelle que traverse le PDG, depuis sa perte de pouvoir par coup d’Etat militaires.
« Cet évènement a lourdement impacté la vie et le fonctionnement du Parti Démocratique Gabonais, Parti au pouvoir depuis sa création le 12 mars 1968. Il a également été le révélateur de la fragilité des instances dirigeantes de notre Parti, dont les règles statutaires de gouvernance tirent leur source et leur légitimité du distingué camarade président»
Vacance du pouvoir
S’il ne rend pas directement responsables Ali Bongo et Steeve Nzegho Dieko de la situation actuelle du PDG, il souligne plutôt le fait que leur absence, l’un, le distingué camarade président, « bien que déclaré officiellement libre de ses mouvements par le CTRI, n’a entrepris aucune activité politique connue depuis le 30 août 2023 et se trouve de fait dans l’impossibilité d’orienter et d’impulser l’action du Parti ». Tout comme l’autre, secrétaire général PDG, assigné à résidence, « ne permet pas une administration régulière du Parti ».
« De ces deux indisponibilités se dégage donc une vacance de fait des fonctions de distingué camarade président du secrétaire général qu’il convient de faire constater par les instances habilitées », indique ACBBN.
Lequel qualifie la crise actuelle que traverse l’ex parti unique de « majeure», pour Alain Claude Bilie Nze, « une solution politique de sagesse et de rassemblement s’impose aujourd’hui ».
« Nous devons sortir de la politique de l’autruche et de ce replâtrage nommé intérim qui tient plus d’une solution sommaire et précaire ».
Pour l’ex premier ministre, en l’état actuel des choses, l’apport de tous est chacun est important. « Notre Parti, fort de ses 56 ans de vie, est constitué d’hommes et de femmes de qualité et de grande expérience, qui ont su, par le passé, le sortir de situations très difficiles. Leur apport doit être sollicité avec humilité, tout comme il convient de solliciter la contribution de tous les cadres désireux de s’impliquer ».
Tout comme, au regard des échecs précédents, dont le dernier en date, est la tenue des assises d’Autocritique et de Refondation, Bilie Nze propose de libérer la parole « afin que les militants de base, sans qui le Parti n’existerait pas, puissent s’exprimer sur les causes profondes qui ont miné le PDG jusqu’à la perte du pouvoir ».
« Il serait vain de chercher à avancer plus avant dans le déni des réalités actuelles. Refuser, ignorer, minimiser les causes profondes qui ont conduit à la situation actuelle relèverait d’une démarche irresponsable et suicidaire. Il nous faut procéder à un inventaire lucide, jeter un regard rétrospectif et procéder à une introspection de la vie du Parti, de sa création à nos jours ».
Invitant la hiérarchie actuelle du PDG à tirer toutes les leçons du discours testamentaire prononcé par le Président-Fondateur du PDG, Omar Bongo Ondimba, le 02 décembre 2007, Alain Claude Bilie Nze, pense qu’il faut « procéder à des réformes courageuses et ambitieuses afin de doter notre Parti d’un corpus politique solide et en phase avec les réalités d’un pays dont les personnes de moins de 25 ans représentent près des 2/3 de la population ».
ACBBN appelle donc à une concertation Bureau Politique et le Conseil Consultatif des sages, avant le 12 mars 2024. Et cette rencontre devrait aboutir à la fin de l’intérim actuel et à la mise en place d’un directoire ad-hoc, chargé de conduire les affaires courantes jusqu’à la tenue d’un Congrès extraordinaire qui dotera notre Parti de structures stables et légitimes.
Reste maintenant à savoir, quelle trajectoire va prendre Alain Claude Bilie Nze, si ses constats et ses propositions ne sont pas pris en compte. Va-t-il comme bien d’autres avant lui, démissionner du PDG ? Wait and see.