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Ecole supérieure des métiers du bois de Boué : un énième éléphant blanc ?

C’est certains avec  les yeux larmoyants que nombre de Gabonais ont regardé le reportage réalisé sur l’Ecole des métiers des bois de Boué par la chaine privée Téléafrica, en prévision de la visite du Chef de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans cette localité de l’Ogooué-Ivindo. Un chef d’œuvre qui croupit dans de hautes herbes. Il serait souhaitable, comme il l’avait promis que le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema procède à la réhabilitation de ce chantier qui a quand même coûté à l’Etat gabonais des sommes astronomiques.

 A l’instar des travaux de l’Université des sciences et techniques de Massuku (USTM), et d’autres structures d’ailleurs qui bénéficient actuellement d’une cure de jouvence, l’école des métiers du bois, située à Bouée dans la province de l’Ogooué-Ivindo, ne figure étonnamment pas parmi les chantiers prioritaires des établissements de formation à réhabiliter. Un constat surprenant lorsqu’on sait que le Gabon est l’un des plus grands exportateurs de bois sur le continent.

La création de cette école s’inscrivait dans le cadre de l’interdiction, au début du pouvoir d’Ali Bongo, de l’exportation du bois en grumes. Un avantage pour l’économie forestière du Gabon qui se devait de transformer localement  le bois. Pour ce faire, il était urgent de former des ingénieurs,  des techniciens supérieurs et autres, pour le suivi d’une véritable industrie de ce secteur au Gabon.

Les travaux de cette école ont été entamés en 2012, sous l’ancien président déchu Ali Bongo Ondimba puis, tout a été bloqué nonobstant les moyens colossaux pour leur financement. Pourtant, la création de cette école permettrait de marquer l’envol de l’industrie du bois dans la sous-région et même sur le continent, surtout lorsqu’on sait que le Gabon est couvert à 80% de forêts.

Placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, l’École supérieure des métiers du bois (ESMB), avait pour objectif de former des ingénieurs de qualité qui s’occuperaient de toutes les étapes de la transformation du bois. Ainsi, cet établissement pouvait devenir une école de référence dans la sous-région. Mais près de douze ans après le lancement des travaux, les bâtiments sortis de terre sont envahis de hautes herbes.

Avec la visite prévue du Président dans cette localité, il serait plus qu’opportun que cet établissement soit réhabilité comme bien d’autres. Il ne saurait question que cet investissement tombe dans les oubliettes de l’histoire et rentre dans la catégorie des éléphants blancs ainsi que compte le pays.

Selon le dernier tableau de bord du ministère de l’Economie, la production de bois a atteint les 4,3 millions de m3,  pendant l’année 2023, soit une hausse de 22,6%. Il y a donc réellement matière à exploiter cet établissement.

Quid de la task force? Elle doit faire la lumière sur le budget décaissé pour la réalisation de cette école. Que le gouvernement prenne ce problème à bras-le-corps, car la restauration des institutions, c’est aussi ça.

LMA

 

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