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Maintien du couvre-feu : Un mal nécessaire,  oui mais…

Instauré par le Comité pour la transition et la restauration  des institutions depuis le 30 août dernier, le couvre-feu au Gabon demeure d’actualité. Si pour certains, il s’agit d’un mal nécessaire au regard de la situation sécuritaire du pays encore, selon eux, instable, côté économique, il s’agit d’une dure réalité, pour certains secteurs d’activité, c’est le cas, de ceux évoluant dans les activités de la nuit.

Comme lors de la COVID-19, le couvre-feu au Gabon, instauré à la suite du coup d’Etat militaire, ayant conduit à la chute de l’ancien régime du pouvoir, a des effets néfastes dans plusieurs activités économiques. Pour certains, son maintien est un mal nécessaire, en ce sens qu’il permet de mieux cerner la situation sécuritaire du pays encore instable. C’est le cas de l’actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale, François Ndong Obiang. Lors d’une rencontre avec la presse, le parlementaire, pour défendre sa thèse, a souligné que «le pays est dans un état extrêmement catastrophique. Il y a vraiment des alertes, de la vigilance nécessaire qui nous imposent encore de vivre en couvre-feu».

Avant de chuter en indiquant, à juste titre: « on peut vous garantir qu’on ne va pas passer toute l’année 2024 sous le couvre-feu. «Il faudra bien le lever quand nous aurions mis en place tous les éléments de sécurité qui nous permettent vraiment de verrouiller notre territoire».

Oui mais…

Sauf que dans les secteurs d’activité, cette situation a un impact considérable dans leur fonctionnement. C’est le cas de l’industrie de la nuit, un secteur d’activité aujourd’hui devenu non négligeable au fil des années au Gabon. En 2020, lors du couvre-feu lié à la pandémie de la COVID-19, ce secteur comptait au moins près de 1000 travailleurs. Et Dieu seul sait, combien il en compte trois ans après.

« Notre asphyxie grandit davantage chaque jour un peu plus, faisant de nous, des chômeurs poussés à la mendicité, livrés à l’oisiveté et à la précarité, voire à devenir des sans-abris faute de revenus permettant de pouvoir subvenir à nos charges», s’est indigné un opérateur évoluant dans ce secteur d’activité.

Il faut dire que  depuis l’instauration du couvre-feu, il y a bientôt plus de quatre mois, beaucoup ont fermé leurs portes et mis au chômage technique plusieurs de leurs employés. Quand d’autres se sont adaptés avec le couvre-feu, en mettant en place des stratégies pour exister. « Généralement, une boîte  de nuit, ça travaille, à partir de 22 heures, jusqu’au petit matin. Mais depuis le couvre-feu, nous ouvrions à 18 heures jusqu’à 23 heures », fait savoir notre interlocuteur.

Là aussi, raconte un autre promoteur, « ce n’est toujours  pas rentable ». « Beaucoup ne sont pas habitués à venir en boîte la journée, ce qui fait qu’au lieu de recevoir du monde, nos clients, on les compte facilement ».

D’autres, les plus téméraires, vont parfois au-delà, c’est -à  -dire,  durant les heures du couvre-feu. Mais cette manière de faire a forcément des conséquences avec les hommes en treillis, qui ne manquent pas de verbaliser les récalcitrants.

Avec ce couvre-feu, les dettes sont énormes, les charges locatives, les salaires du personnel, sans oublier le fisc et autres. Autant de charges qui pourraient conduire certains à fermer boutique.

 

 

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