En difficulté depuis belle lurette, l’Institut africain d’informatique continue de broyer du noir. Entre retard de salaires, bâtiments délabrés et réformes qui tardent, le gouvernement a récemment octroyé une enveloppe de 400 millions pour sa restructuration. Un soulagement, mais…
C’est sous la houlette de l’actuel ministre de la Communication et des médias que ce fonds a été mis en place. Il s’agit d’une enveloppe de 400 millions de nos francs, mis à la disposition de cet établissement inter-états qui broie du noir depuis plus de 5 ans. Entre bâtiments délabrés, hautes herbes permanentes, impayés de salaires du personnel, grève du personnel et des étudiants, l’avenir de l’institut africain d’informatique est en pointillés. La grève observée en début du mois de janvier dernier, qui a abouti au décaissement de cette manne financière, est la preuve de la situation de déliquescence de l’IAI.
Quid du Conseil d’administration ?
Sauf qu’au regard des difficultés que connaît cet établissement créé en 1971, cette enveloppe s’avère être minime. Or, le véritable problème de IAI est l’absence des cotisations des États membres et l’ambiguïté d’un président du conseil d’administration.
Le dernier en date qui , selon le personnel, a accentué la crise, est Alex Bongo Ondimba, ex président du Conseil d’administration. Mais qui avec sa casquette d’ancien DG de l’Agence nationale des infrastructures numérique et des fréquences, ne pouvait convoquer un Conseil d’administration, seul cadre qui soit en même capable de prendre des décisions pour l’avenir de l’IAI. Pour le personnel, seule la tenue d’un conseil d’administration peut permettre à l’IAI de sortir de son marasme actuel. A ce jour, à IAI, indique-t-on, seuls les comités ad hoc se tenaient. Ces rencontres ne réunissaient que les conseillers des ministres des Etats, qui ne pouvaient pas prendre des décisions concrètes.
« Il était impossible de prendre une décision sur l’avenir de IAI », renseigne un membre du personnel.
Autre fait, c’est la double casquette du Gabon, qui non seulement abrite l’école, mais est également président du Conseil d’administration. Ce qui fait que les autres pays ont arboré le statut de simple observateurs, laissant le Gabon, le soin de tout faire, ce qu’il n’arrive d’ailleurs pas à supporter tout seul.
En plus de l’argent qu’il faut pour remettre véritablement l’IAI sur les rails, il faut lui doter un organe de contrôle, qui va amoindrir le pouvoir de ses responsables.
Quant à la nationalisation de cet institut, tant souhaité par certains, ce processus pourrait être long, au regard des textes fondamentaux qui régissent cet établissement.
Boris Biyoghe