Restaurer la plus haute juridiction de l’Etat requiert de sauver, avant tout, l’homme en interne. Du moins, tel est le sens politique à donner à l’acte de solidarité inédit posé au profit du Personnel par le président de la Cour constitutionnelle de la Transition, Dieudonné Aba’a Owono, et qui augure d’une ère nouvelle en rupture profonde avec le passé encore récent.
Lors de la cérémonie interne de présentation de voeux au président de la haute juridiction, le 18 janvier 2024, ce Magistrat hors – catégorie en fonction depuis près de cinq mois avait étonné ses collaborateurs et l’ensemble des agents en renonçant à l’assurance complémentaire avantageuse dédiée au président de l’institution, et couvrant ses ayant – droits.
Celle-ci leur confère le droit de se rendre chaque année aux États-Unis pour aller se soigner à leur convenance.
Son discours prononcé ce jour -là, à la suite du Doyen des juges constitutionnels, Fernandez Bigoumba et du Secrétaire général de l’Institution, a eu un écho encore retentissant.
« Il n’est pas de situation plus pénible que celle de voir son collaborateur tomber malade, tout en sachant qu’il ne pourra pas directement accéder à une structure de soins convenable, faute de disposer d’une Couverture médicale complémentaire ou d’avoir en sa possession (…) la somme demandée » avait-il indiqué.
Et de poursuivre, » Cette triste situation était jusqu’à ce jour, celle qui était vécue par la grande majorité d’entre vous ».
Aussi incroyable que cela puisse paraître, sous l’interminable présidence de son prédécesseur, Marie -Madeleine Mborantsuo, seuls les juges constitutionnels, les hauts cadres et les collaborateurs immédiats de l’autorité suprême bénéficiaient d’une Couverture maladie complémentaire. Soit à peine 15% de bénéficiaires. Les 85% restants croulaient sous le poids des difficultés quotidiennes de santé.
Séance tenante, le président de la Cour constitutionnelle de la Transition avait affiché sa détermination à voir le personnel être traité sur le même pied d’égalité.
» Dès ce mois de janvier, à l’instar des juges constitutionnels, des assistants et des hauts cadres, tous les agents effectivement en poste à la Cour constitutionnelle bénéficieront d’une Couverture maladie complémentaire valable sur toute l’étendue du territoire » a ainsi affirmé Dieudonné Aba’a Owono.
Dans cette perspective, le président de la Cour constitutionnelle de la Transition a fait valoir que ce résultat est d’autant plus significatif que cet acte de générosité exemplaire n’engendrera aucune dépense supplémentaire aux bénéficiaires.
Autant dire que l’ensemble du personnel a accueilli comme un signe de la renaissance de l’institution et un réel soulagement cette décision de renoncement de ses avantages par le président de la Cour.
Qui l’eût cru avant le 30 Août 2023 ?
En tout cas, elle symbolise concrètement l’essor d’un Management à visage humain.
Autant qu’on sache, celui-ci est en phase avec la volonté nouvelle de la haute juridiction de promouvoir l’Etat de droit pour la réussite de Transition en cours.
Et cela passe par une grande vigilance des juges constitutionnels à veiller au respect de la hiérarchie de la hiérarchie des normes, de l’égalité des sujets de droit, de l’indépendance des juges. Au-delà, de la protection des droits et de la liberté des citoyens.
A noter, enfin, que depuis son avènement la Cour constitutionnelle de la Transition a rendu plus d’une trentaine de décision relatives à des requêtes émanant de nombreux citoyens et des partis politiques visant l’annulation inopportune de certains décrets du président de la République.
L’une des plus importantes a permis d’éviter une paralysie, visiblement recherchée par certains acteurs politiques, résultant effectivement d’un blocage des institutions parlementaires de la Transition.
Jean -Christian KOMBILA