Pyramid Medias Gabon

Transition : Ne pas briser le rêve gabonais!

Quelques attitudes et agissements de certains sur la conduite de la transition en cours dans notre pays interrogent, quant à un réel changement de paradigmes. Occupant certains titres officiels, ces derniers se lancent également dans les domaines qui ne sont pas officiellement les leurs. D’où l’ire d’une partie de l’opinion nationale.

 Certaines pratiques décriées pendant les 14 ans de règne d’Ali Bongo refont-elles surface en pleine transition? Une certaine opinion n’hésite pas à répondre par l’affirmative. Elle en veut pour preuve, la récente tournée à Oyem, dans la capitale du septentrion, d’une délégation conduite par le directeur général du budget, Aurélien Mintsa mi Nguema, par ailleurs, frère cadet du président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Le DGB était accompagné du premier questeur du conseil économique social et environnemental, Bertrand Zibi Abeghe, entre autres.

Officiellement, ces personnalités ont effectué le déplacement d’Oyem pour contrôler les débuts des travaux lancés  lors de la tournée du chef de l’état dans cette partie du Gabon, en décembre dernier.

Du coup, beaucoup estiment que ce déplacement est incompatible aux fonctions qu’ils occupent officiellement. Les choses n’auraient certainement pas pris une telle ampleur si l’autorité provinciale, notamment le gouverneur, n’avait pas été « impliqué » dans cette affaire à travers un supposé communiqué signé de lui.

Une attitude qui ressemble à celle  décriée, à une certaine époque, par nombre d’observateurs de la vie politique nationale. En effet, au lendemain de l’accident vasculaire cérébral subit par Ali Bongo, à Ryad en Arabie Saoudite, le 24 octobre 2018, son directeur de cabinet, Brice Laccruche Aliangha, avait pris l’initiative, sous le couvert du messager du chef de l’État, d’entreprendre une tournée republicaine à l’intérieur du pays. Mal lui en a pris, il a été accusé d’avoir voulu s’asseoir sur le fauteuil du chef. La suite, on la connait.

Avant lui, l’un de ses prédécesseurs, Maixent Accrombessi, a de tout son règne au cabinet du chef de l’État, marché sur les platte-bandes du président de la république. Plus récemment, avec la Young-team qui a succédé au cabinet présidentiel, Brice Laccruche Aliangha, on a vu un directeur de cabinet adjoint du PR, plus puissant et présent que le titulaire au poste, devenant même par l’occasion, le « chauffeur particulier » du président…Les exemples sont légions sur toutes ces anomalies enregistrées au sommet de l’état pendant 14 ans.

En se débarrassant de ce régime qui a donné la priorité à tous ces épiphénomènes, les forces de défense et de sécurité, ont promis dès leur prise de pouvoir, de mettre le Gabon sur les normes d’une république digne de ce nom. Une république qui prend en compte tous ses enfants; une république où les parents des gouvernants sont des citoyens comme les autres ; un pays avec des institutions fortes donc débarrassé des oripeaux. Bref, un pays normal.

Depuis donc l’arrivée des militaires au pouvoir et au regard des jalons que le général Oligui Nguema et ses hommes posent depuis le 30 août 2023, le gabonais a repris à rêver et à se projeter. Un rêve que certains zélés ne doivent briser pour leur proximité avec le chef de l’état.

Un président de la République est le président de tous ses compatriotes. Pour le cas du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’est pas le chef de l’État du village de son père à Oyem ou de sa mère à Ngouoni, il est le président de tous les Gabonais. Ça se passe comme ça dans une république normale à laquelle on aspire.

 

author

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *