C’est la question que nombre d’observateurs de la vie politique nationale et plusieurs Gabonais peuvent se poser, depuis la chute d’Ali Bongo, le 30 août dernier.
D’abord, officiellement mis en résidence surveillée, puis libre et autorisé d’aller suivre ses soins médicaux où il le désire, l’ancien dictateur, toujours présent dans sa villa cossue de la Sablière (nord de Libreville) a reçu tour à tour, sous les caméras des chaînes de télévision nationale, trois personnalités : le Président centrafricain Michel Archange Touadera, la Secrétaire générale de la Francophonie, Marie Louise Mushikiwabo et le Premier ministre de Sao-Tomé et Principe.
Toutes les trois personnalités ont visité Ali Bongo après leurs différentes audiences au Palais Rénovation où elles ont d’abord été reçues par le Président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Des images qui passent très mal aux yeux de l’opinion nationale au regard de toutes les formes de mal gouvernance que le dictateur déchu a infligé à son peuple 14 ans durant.
Car, il faut le dire, dans une justice équitable, on n’épargnerait jamais l’ancien Président de la République, Ali Bongo, du marasme dans lequel est plongé le pays et de toutes les malversations financières et autres magouilles qui ont conduit tout droit ses proches collaborateurs ainsi que son épouse et son enfant derrière les barreaux. Après tout, c’est Ali Bongo qui était le Chef de l’Etat. Et si tout ce désordre est arrivé au sommet de l’Etat pendant 14 ans, il ne peut être épargné.
C’est dire si Ali Bongo est normalement un prisonnier en sursis. De ce fait, il ne peut se taper le luxe de recevoir, en toute quiétude, des personnalités étrangères de passage au Gabon. Et si tel est le cas, ces visites ne doivent, du moins pour la morale, être médiatisées comme c’est le cas en ce moment.
En prenant le pouvoir le 30 août 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, a, entre autres, annoncé une justice équitable au Gabon. Dans les faits, cela devrait être cohérent.
Jean Yves Ntoutoume