Aux commandes du pays depuis le 30 août dernier, au terme d’un scrutin électoral qui ne l’était en réalité que de nom, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a marqué l’opinion nationale et internationale par des mesures fortes visant, entre autres objectifs : la justice sociale et la réappropriation de certaines valeurs fondamentales, galvaudées depuis ces 14 dernières années.
La mise en place d’une Cour constitutionnelle, d’un Parlement et d’un Gouvernement de la transition ont été les premiers jalons qui ont sonné le départ d’une nouvelle ère au Gabon. Cent jours après son arrivée aux commandes du pays, le CTRI de l’avis d’une large opinion, tient solidement la barre et rassure quant à sa détermination à imprimer une nouvelle gouvernance du pays, à travers la révision, à la fois, de la loi fondamentale et de bons nombres d’accords internationaux peu profitables au pays et donnant surtout le sentiment d’une amitié de la carpe et du lapin.
La lutte contre la corruption, véritable gangrène nationale, est à inscrire dans ce registre des chantiers engagés par les autorités de la transition. Toute chose ayant permis la reprise des chantiers supposés avoir reçu des financements, mais laissés à l’abandon un peu partout à travers le pays. La rencontre des chefs d’Etats de la sous-région et au-delà par le président de la transition, l’apurement de la dette en trois mois seulement, auprès des institutions de BrettonWood et d’autres bailleurs de fonds internationaux, la participation à la dernière COP sur le climat, les invitations récemment faites au Gabon à l’Assemblée générale de l’ONU et à un sommet économique en Chine dans un avenir proche, sont des réalités qui traduisent un succès diplomatique qui indique que le Gabon est en voie de redorer son blason dans le concert des nations.
Sur le plan interne, c’est 4200 postes budgétaires qui ont octroyés aux personnels des ministères de l’éducation nationale, de la santé et de la communication…De plus, les chefs de quartier, de village, de regroupement et de canton ont vu leurs émoluments se tripler. 3700 personnes sont concernées par le mesure…Les œuvres sociales envers les couches les plus défavorisées ne sont pas en reste.
Mais à côtés de ces réalisations qui connaissent une forte adhésion du peuple gabonais, subsistent quelques interrogations dont la plus saillante reste la situation ambiguë de l’ex-chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, qui donne l’impression d’avoir été absout de tous péchés alors que son épouse et son fils sont incarcérés au pénitencier de Libreville. Il y a également la situation des retraités de la CPPF qui, malgré les annonces des autorités de la transition visant une régularisation dzcla situation, connait hélas un flou devenu artistique par la force des choses. Dans le même registre, le chèque de 7,200 milliards remis devant micros et caméras au premier ministre Raymond Ndong Sima par le général Brice-Clotaire Oligui Nguema, des moyens destinés à permettre au gouvernement de travailler et à régler certaines urgences du moment qui, apprend-on, auraient été placés dans un compte séquestre. Mais la procédure de décaissement de cet argent n’ayant pas encore connu son épilogue, cet argent n’est pas encore disponible. On se demande ce qui coince.
Le conflit homme faune et la nouvelle conduite à tenir par les populations, donnée depuis Ndénde par le président de la transition aux populations sur la question des pachydermes qui dévastent à cœur joie leurs plantations, ne doit-elle pas faire l’objet d’une décision formelle des autorités de la transition ? Quelles sont les dispositions prises par le CTRI au sujet des étudiants gabonais non boursiers à l’étranger, qui laisse penser que les intéressés n’ont pas droit à l’attention de la mission diplomatique du Gabon de ces États, du fait de la non prise en charge de ces jeunes par l’ANBG ?
Ces questions sont d’une importance et apparaissent comme une grosse épine sous le pied du CTRI, 100 jours après son avènement.