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Ceeac| L’Angola en cheval de Troie !

Le pays dirigé par Joao Laurenço, a clairement affiché son hostilité envers le Gabon, à travers le comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Lors du 5ème congrès extraordinaire de la Ceeac, il a confirmé les agissements discourtois de son compatriote, Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la commission de la Ceeac, qui a unilatéralement décidé de la délocalisation du siège de l’institution. Mais l’Angola peut-il seul maintenir les sanctions sur 11 pays que compte l’institution sous régionale ?

La communauté économique des états de l’Afrique centrale (Ceeac) a maintenu ses sanctions contre le Gabon, lors du dernier congrès extraordinaire, -le cinquième du genre-, de cette institution. Ce, malgré la dense activité diplomatique déployée à travers les pays membres de cette communauté économique, par le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema. L’Angola, le seul pays dans l’espace communautaire qui, jusque-là, n’a pas encore reçu le président de la transition, a gardé intacte sa position envers les nouvelles autorités gabonaises.

Depuis l’arrivée au pouvoir du comité pour la transition et la restauration des institutions, sur place à Libreville, le président de la commission de la Ceeac, Gilberto Do Piedade Verissimo, s’est déployé à délocaliser le siège de l’institution basée à Libreville depuis l’entrée en vigueur du traité de la Ceeac en décembre 1984. Pour ce faire, il use de tous les subterfuges et autres malices, sans s’appuyer sur une seule disposition du traité révisé en 2019. Contrairement à l’acte constitutif de l’Union africaine, qui, dans son article 30 peut suspendre un membre en cas de changement anticonstitutionnel du gouvernement, le traité de la Ceeac ne prévoit rien dans ce sens, selon les informations des spécialistes de la question. Seul le retard des cotisations des états membres peut constituer un motif de suspension d’un membre. Et sur ce plan, le Gabon est à jour des cotisations jusqu’à la moitié 2026, de sources bien informées.

Une sous-région qui bat le record de longévité au pouvoir

Il est vrai que dans une partie du continent qui bat le record mondial de la longévité au pouvoir politique, un changement brusque et inattendu comme celui intervenu le 30 août 2023, peut donner des insomnies à tous ceux qui se sont inscrits dans la logique de la succession dynastique au pouvoir. Les cas, Joseph Kabila en RDC, Ali Bongo au Gabon et Mahamat Idriss Déby au Tchad, qui ont succédé à leurs pères, sont certainement en études dans plusieurs laboratoires politiques de cette Afrique centrale très pouvoiriste.

On peut aussi lire, à travers l’animosité affichée par l’Angola et son président, contre le Gabon, le ressentiment d’un dirigeant d’un parti qui est au pouvoir depuis 48 ans (presque cinquantenaire), et qui a du mal à digérer la chute d’un autre parti cinquantenaire, le PDG. En effet, le mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) est au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975.

Sinon, rien n’explique objectivement l’agression dont est victime le Gabon au sein de la Ceeac, alors que plusieurs organismes internationaux renouent progressivement avec le Gabon. Le parfait exemple est l’ONU dont le secrétaire général a reçu le président de la transition au siège de l’institution à New-York, il y a quelques jours. Une marque de soutien aux nouvelles autorités gabonaises. Sur le plan continental, l’Union africaine va bientôt emboiter le pas. Les banques internationales et continentales aussi ont renoué avec le Gabon.

En maintenant le siège de l’institution à Libreville, les dirigeants de la Ceeac reconnaissent toutefois que le Gabon ne connait pas de troubles sociopolitiques depuis le 30 août 2023. Mais pourquoi, diantre, maintenir les sanctions dans un pays où la paix règne ? Quel est le véritable mobile de cette diabolisation du Gabon par une Ceeac dont il est membre fondateur et respectueux de ses engagements ?

Jean-Yves Ntoutoume

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