Dans plusieurs provinces, les comités chargés de recevoir le Président Oligui Nguema se mettent en place. A Libreville, les gens se bousculent et tout le monde cherche à intégrer une commission. On est tenté de dire pourquoi faire ? Ça se bouscule, chacun voulant faire valoir ses talents en termes d’organisation. Sans vouloir faire un procès d’intention, cette bousculade cache mal d’autres intérêts et velléités. Tout le monde veut figurer sur la liste de ceux qui vont recevoir le PR. Du coup, une question s’offre à l’esprit, va-t-on envoyer ces listes chez le général qui va probablement en tenir compte, en vue d’éventuelles promotions ?
A ce qu’il semble, les pédégistes et les autres n’arrivent pas à accorder les violons. Les non pédégistes reprochent à ces derniers de vouloir jouer tous les rôles comme par le passé et, du coup, ça donne les allures du déjà vu avec en toile de fond un certain rejet et de dégoût. On ne peut pas aussi laisser les choses en l’état, c’est à dire, sans organisation. Soit!
Il est donc important de signaler que dans une situation d’exception et en l’état actuel de la situation politique (neutre), est ce qu’on ne peut pas donner l’organisation aux Gouverneurs et Préfets pour éviter des frustrations inutiles?
Le test de popularité, à notre avis, doit se faire sans artifices. Nous sommes à peu près sûr qu’en l’état actuel des choses et au regard de sa côte de popularité, le président de la transition peut rassembler, mobiliser de façon spontanée et propre dans toutes les provinces du Gabon, sans avoir besoin d’être encombré des profito-situationistes.
A notre avis, comme nous l’avions dit plus haut, pour éviter les déchirements inutiles qui peuvent d’ailleurs obérer la confiance et l’estime des populations vis à vis du Président Oligui Nguema, il paraît judicieux de laisser l’administration organisée l’arrivée du PR dans chaque province. Les gouverneurs doivent impliquer les préfets, les sous-préfets, les chefs de canton, de regroupement, de village. Les Maires et les chefs de quartier mettront également la main à la pâte.
Laissons les choses se faire simplement par les administrations déconcentrées en cette période de transition, et le moment venu, les experts en politique folklorique auront le temps de rentrer dans la danse.
Le président ne doit pas fausser son test de popularité en mordant à l’hameçon des vieux courtisans avec adeptes de vieux clichés qui ont pour socle de popularité: le transport et l’achat des consciences des populations. Les Gabonais doivent se déplacer d’eux-mêmes sans achat de conscience. C’est ça aussi « notre essor vers la félicité » prôné par le CTRI.
A titre d’exemple, qu’est-ce qu’on donne à ces enfants qui expriment leur joie dans les bras du PR après l’exécution de l’hymne national, ces hommes, femmes et enfants qui, de façon spontanée, poussent des cris de joie à chaque passage du PR dans quelques quartiers de Libreville sont issus de quelle organisation ? Aucune.
Si tel est que la tournée du chef de l’État à l’intérieur du pays est explicative, les populations locales qui ont hâte de le voir après l’acte patriotique posé le 30 août dernier, viendront d’elles-mêmes pour dire infiniment merci au général libérateur. Le reste n’est que »kounaeliste », pour emprunter l’expression à la mode et qui désigne les pratiques d’une politique spectacle sous le régime Bongo/PDG.
Nna Clair De Feuk-Solé