Les agents régulièrement affectés dans les différentes directions du ministère de l’Agriculture sont, depuis quelques années, au chômage technique. Il s’agit des agents contrôleurs d’agriculture et de l’élevage, les ingénieurs en techniques agricoles et de l’élevage formés par l’État qui ne travaillent plus depuis 2014.
Une situation née de la création de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire. Plusieurs directions se sont succédées à la tête de cette agence qui a également subi quelques modifications à travers des arrêtés et décrets portant création et modifications.
Conséquence, les missions qui permettaient aux agents du ministère de l’Agriculture d’aller sur le terrain, se sont vues progressivement récupérées par l’Agasa « Sans pour autant que ce soit, les directions elles-mêmes qui les donnent à l’agence d’exécution », indique le président du syndicat lors de son point de presse. Avant d’ajouter : « on se réveillait un matin, et on constatait qu’il y a un nouveau texte ».
Conséquence, les agents se sont retrouvés en chômage technique. Actuellement en sous-effectif, l’Agence nationale de sécurité alimentaire, n’ayant que 200 agents, elle ne peut couvrir tout le territoire national avec toutes les missions qui lui sont assignées. A Libreville par exemple, les contrôles des denrées alimentaires se font uniquement dans les grands espaces Cecado, Sangel, SMAG. « Il y a pas assez d’agents pour rentrer dans nos quartiers, chez les boutiquiers pour vérifier comment sont conservés les produits alimentaires, les dates de péremption et bien d’autres choses », a-t-il révélé.
Les membres du Syndicat des travailleurs de l’Agriculture demandent aux différentes directions de rétrocéder leurs missions aux agents des directions du ministère de l’Agriculture réparties sur l’ensemble du territoire national, à travers les directions provinciales, les centres d’appuis techniques, les secteurs agricoles. Tous les départements ont au moins un secteur agricole. L’Agasa ne perçoit plus les subventions de l’Etat pour son fonctionnement, son personnel, pour la plupart, des contractuels, est payé par l’argent des contrôles, a soutenu le syndicat.
« Si nous ne mettons pas du sérieux dans ce que les Gabonais consomment, nos hôpitaux seront toujours pleins des maladies émergentes comme les tensions et autres. Vu que ce qui va dans nos ventres n’est pas véritablement surveillé », a conclu Ulrich Immel Tola Ndotonda, président du SYTRAG.
LMA