Malgré les multiples opérations “Libérez les trottoirs” qui devraient mettre un terme à l’occupation anarchique du domaine public, le constat est amer. Avec l’avènement de la Transition, le phénomène semblant même s’amplifier.
A quoi ont servi les nombreuses opérations de Libérez les ‘’trottoirs’’ initiées soit par la Mairie de Libreville, soit par sa hiérarchie, le ministère de l’Intérieur ? Cette question mérite d’être posée. Tant elle met au goût du jour un phénomène illégal qui perdure et s’intensifie de jour en jour : l’occupation anarchique des trottoirs par les commerces ambulants.
Les pans entiers de trottoirs, à travers plusieurs artères de Libreville, sont toujours bondés de monde et tous les jours. » Comme si ces espaces ont été aménagés pour abriter ces activités commerciales », se lamente un piéton, dans les environs de l’échangeur de Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement.
De part et d’autre de ce pont, les passages pour piétons sont occupés par des vendeurs ambulants de plusieurs commerces : vêtements et chaussures de femmes, hommes, enfants… On y trouve également des ustensiles de cuisine, des montres, des produits vivriers. Ce, à des prix concurrentiels qui attirent surtout femmes et enfants. » À bien observer cette foule de personnes qui se frotte et s’entremêle les pinceaux, on se rend à l’évidence que les gens ont complètement oublié que nous sommes astreints à cette opération », s’indigne une jeune lycéenne, qui tente de se frayer un passage au milieu de la foule.
Même constat dans les environs des échangeurs des Charbonnages et de IAI. Aux Charbonnages par exemple, l’on est face à une sorte d’épicerie géante avec des tentacules sous le pont. Les aliments à vendre sont exposés à même le sol. » Ici, commerçants et acheteurs font fi des conditions hygiéniques. L’essentiel, c’est de s’acheter quelque chose », s’indigne un passant, très pressé, mais contraint de marcher à pas de tortue, le passage étant obstrué. C’est justement l’une des véritables gênes causées aux piétons par ce phénomène d’occupation anarchique des trottoirs. D’autant plus que ces derniers sont contraints de marcher sur la chaussée, pour aller un peu plus vite, à leurs risques et périls. » Les gens sont obligés de prendre le risque de marcher presque sur la voie, pour tenter d’aller vite. Mais facilement, on se fait écraser la cheville par un véhicule, si on ne fait pas attention « , s’inquiète notre interlocuteur.
Il y a bien plus. Ces occupations anarchiques tant décriées des trottoirs ne causent pas seulement d’énormes difficultés de déplacement des piétons, elles sont également source d’enlaidissement de la ville. C’est d’ailleurs cette problématique qui a été au cœur de l’initiative des autorités municipales à travers les opérations » Libérez les trottoirs « . L’objectif était de débarrasser la cité de ces îlots d’insalubrité qui gangrènent des secteurs entiers des quartiers de la capitale.
LMA